Sambre et Meuse, acte final – Partie 2

A mes trois arrières grands-pères « Poilus », Jules Aoustin, Louis Renault et Louis Blanchard, que je n’ai pas connu mais devant lesquels je me sentirait toujours si petit.

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–  FRANÇAIS ET AMÉRICAINS SUR LA MEUSE

– Le 1er novembre, Pershing s’est accordé avec Foch pour donner un dernier coup de reins sur Sedan et Mézières. Mais en dépit de la discrétion du renseignement et de la diplomatie, les rumeurs de paix vont bon train dans les rangs. Du coup, ni les Poilus ni les Doughboys n’ont une envie délibérée de prendre des risques inutiles. Pas de sale coup mais la quille pour bientôt, comme diraient les soldats français. Seulement, Pershing ne l’entend pas ainsi et décide de poursuivre l’offensive. Les éléments des First et Second US Armies attaqueront donc conjointement.

– En revanche, comme le relève Peter Hart, s’il y a bien un général américain lucide, c’est William Wright, le commandant de la 89th US Division. Dans une instruction à ses soldats, il explique qu’il faut s’attendre à une résistance acharnée. Afin de limiter les pertes, Wright donne ordre de pratiquer des attaques coordonnées et plus méthodiques. Suivant la tactique du « mopping-up » chère aux Britanniques, il enjoint ses hommes de consolider chaque objectif conquis et d’utiliser au mieux les moyens de communication (buzzers, télégraphe, téléphone, pigeons voyageurs) afin de maintenir une liaison constante avec les unités de soutien. Et toute attaque des fusiliers doit être systématiquement couverte par le feu des mitrailleuses. Et les officiers-mitrailleurs doivent étudier dans le moindre le terrain à conquérir (à l’aide de photographies et relevés aériens), afin de pouvoir s’adapter à la situation. Les ordre de Wright marquent un Continuer à lire … « Sambre et Meuse, acte final – Partie 2 »

Vittorio-Veneto : la victoire alliée en Italie

– Rappel : durant l’été 1918, Ferdinand Foch et Clemenceau font pression sur Armando Diaz, chef d’état-major du Commando Supremo italien pour qu’il lance une puissante offensive sur la Piave contre l’Armée impériale austro-hongroise. Foch appuie son argumentation en mettant en avant les offensives victorieuses lancées par les forces alliées en France à partir du mois de juillet. Or, Foch voit la situation sur un plan stratégique d’ensemble. En effet, si les italiens passent à l’offensive, Vienne ne pourra guère compter sur un soutien de Berlin, d’autant que la double monarchie est placée dans une situation de vassale.

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– Ainsi, pour la Reggia Escercita (Armée royale italienne), le moment est donc propice d’engager une nouvelle offensive, d’autant que les troupes italiennes efficacement soutenues par les Britanniques (Frederick Lambart Earl of Cavan) et Français (Jean-César Grazziani) ont remporté une nette victoire sur la Piave en juin, privant ainsi les armées austro-hongroises de toute capacité offensive. L’Armée italienne – remise sur pied par Diaz – bénéficie donc d’un très bon moral, moins d’un an après la lourde défaite de Caporetto.  Mais Diaz joue la montre et ne lance aucune offensive durant l’été et à l’entrée de l’automne, ce qui Continuer à lire … « Vittorio-Veneto : la victoire alliée en Italie »

L’Offensive Meuse-Argonne – (2 Oct. – 3 Nov. 1918) – 3

6 – LA LÉGENDE DU « LOST BATTALION »

– Après l’échec de la première phase de son offensive, John Pershing est bien décidé à conduire sa First US Army au-delà de la Kriemhield-Stellung qui, formée en équerre, verrouille le front allemand sur les lignes Cunel – Romagne-/s-Montfaucon et Romagne-s/-Montfaucon – (Meuse). Et la position fortifiée couvre la route Mézières – Stonne. Pendant cinq jours, Pershing donne effectue un redéploiement d’Infanterie et d’artillerie, ce qui ne va pas sans difficultés. La médiocre conduite des (opérations logistiques) devant être mise en cause. La nouvelle offensive contre la Kriemhild-Stellung est prévue pour le 4 octobre. Sauf que pour donner une meilleure offensive, les Américains doivent nettoyer le Mont et le Ravin de Charlevaux, dans le secteur de la 77th US Division de Robert Alexander. (Histoire du Bataillon perdu). Alexander ne croit tellement pas à la situation désespérée du « Lost Battalion » qu’il va lancer sa division dans la seconde phase de l’Offensive, sans chercher à dégager les unités isolées dans le Ravin de Charlevaux (1).

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– Le 1er octobre, chargé de la conduite des opérations dans le secteur de la Forêt d’Argonne, le General Evan Johnson ordonne à la 77th US Division d’ Alexander (celui-là même qui ne jure que par l’efficacité du fusil Springfield M 1903) de nettoyer un secteur de la « Hagen-Stellung » qui comprend le Bois et le Ravin de Charlevaux, le Ravin d’Argonne et la route Binarville – La Viergette, afin de couper une partie du ravitaillement de la V. Armee allemande. A son tour, Alexander confie la charge de nettoyer ce secteur à la sa 154th Brigade qui comprend les 307th et 308th Infantry Regiments. Alexander a ordonné à ses unités de ne pas reculer et de continuer d’avancer sans se préoccuper de leurs flancs. Notons que la 77th US Division est formée de soldats de l’Etat de New York et de la ville même et qui représentent un mélange de diverses origines.

– Le 2 octobre à 05h00, l’assaut de la 77th Division démarre et les premières lignes allemandes sont Continuer à lire … « L’Offensive Meuse-Argonne – (2 Oct. – 3 Nov. 1918) – 3 »

La libération des Flandres (sept.-oct. 1918)

Depuis la fin avril 1918, le Front des Flandres est resté relativement calme. Mais en septembre, Foch décide de déclencher une offensive dans le secteur d’Ypres afin d’y fixer une partie des forces du Heeres-Gruppe « Rupprecht », tandis que le BEF parachèvera la percée de la Ligne « Hindeburg », tandis que Français et Américains poursuivront leur attaque dans les Flandres. Sur ce front, les objectifs sont assez limités, puisqu’il s’agit d’abord de dégager le saillant d’Ypres afin d’appuyer l’offensive britannique contre la Ligne « Hindenburg ».

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– Ceci dit, cette offensive ne se départit pas d’une dimension politique claire (1). En effet, le Roi des Belges Albert Ier souhaite que son armée joue un rôle de plus grande importance aux côtés des Alliés. Il est vrai que depuis la « Course à la Mer » en 1914, la petite armée royale s’est contentée d’un rôle de surveillance de la partie du front des Flandres comprise entre Ypres et la Mer du Nord. En outre, il a fallu rééquiper les divisions belges avec de l’équipement français et britannique, tout en instruisant les Continuer à lire … « La libération des Flandres (sept.-oct. 1918) »

La Bataille de la Selle (8-23 octobre 1918)

Après la percée de la Ligne « Hindenburg » sur les Canaux du Nord et de Saint-Quentin, les Forces Britanniques qui opèrent entre Douai et Saint-Quentin sont en mesure d’atteindre Cambrai et le Cateau et d’exercer une puissante pression sur les troupes allemandes des Heeres-Gruppen « Rupprecht » et « von Böhn », en coordination avec l’action du Groupe d’Armées des Flandres du Général Degoutte et les forces franco-américaines qui effectuent une poussée entre sur la Vesle et la Meuse, comme dans l’Argonne.

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1 – SITUATION

– Comme l’explique le Colonel Michel Goya dans son dernier ouvrage « Les vainqueurs », les Britanniques sont en mesure de jouer le rôle principal en cette dernière phase de la guerre, car Philippe Pétain le veut. En effet, le Généralissime de l’Armée française sait qu’après les intenses combats de l’été, ses troupes sont épuisées. Pétain veut donc limiter la casse chez ses Poilus afin d’éviter tout effondrement moral. C’est pour cette raison qu’il est disposé à laisser la politesse à Haig qui ne s’en trouve guère offusqué, bien au contraire (1)  En dépit des lourdes pertes de l’année 1918, les Alliés ont réussi à maintenir un niveau de forces encore acceptables. Mais comme l’explique l’historien britannique Peter Hart, le BEF dispose d’une artillerie et d’une logistique tellement puissante que la progression doit, paradoxalement, s’effectuer méthodiquement pour Continuer à lire … « La Bataille de la Selle (8-23 octobre 1918) »

Face aux douves et au béton : enfoncer la Ligne « Hindenburg » (27-29 sept. 1918)

– Grâce à leur série d’offensives lancées en août et septembre, les forces du Commonwealth se sont considérablement approchées des fortifications de la Ligne « Hindenburg » (ou « Siegfried-Stellung » pour les Allemands). Pour le coup, les troupes de Douglas Haig se trouvent face à un véritable rempart bétonné et maçonné qui leur barre le passage entre le Front des Flandres et le nord de l’Aisne, leur interdisant le franchissement des Canaux du Nord et de Saint-Quentin. Pour « enfoncer la porte », on va retrouver à l’œuvre deux des meilleurs généraux du Commonwealth, Arthur Currie et John Monash. Cet article propose donc d’expliquer comment ces deux généraux s’y sont pris pour faire sauter cette fortification, avec des techniques et tactiques touchant davantage à la poliorcétique qu’à la simple manœuvre.

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1 – LE DERNIER GRAND REMPART DU KAISER

– Pour rappel, la Ligne « Hindenburg » n’est pas la première ligne fortifiée allemande. Érigée en 1917 sur ordre de Ludendorff et Hindenburg, elle s’intègre en vérité à un ensemble fortifié érigé depuis 1915. Originellement structurée en trois parties (une zone avant, une zone de Blockhäuse, une zone de contre-attaque et une zone de réserve), elle s’étend originellement du secteur de Farbus (Pas-de-Calais) jusqu’à l’entrée du Canal de Saint-Quentin. En outre, elle est prolongée à partir de Moeuvres (à l’ouest de Bourlon) par la Ligne Quéant – Drocourt qui est tombée aux mais des Canadiens le 10 septembre. Mais bien plus qu’une triple ligne de défense, « Hindenburg » se caractérise par un ensemble de lignes (2 principales et 7 plus petites) qui protègent les nœuds routiers et logistiques que sont Cambrai et Mézières. Les lignes « Wotan » et « Hindenburg » sont les mieux fortifiées avec leurs Continuer à lire … « Face aux douves et au béton : enfoncer la Ligne « Hindenburg » (27-29 sept. 1918) »

L’Offensive Meuse-Argonne (Sept-Nov. 1918) – 1

Si Pershing l’avait lu, il aurait poussé des cris d’orfraie et aurait crié au scandale. Le 29 septembre 1918, l’incontournable Edmond Buat couche dans son journal, une ligne aussi révélatrice que lapidaire : « l’état des forces américaines est lamentable ». Rappelons que Buat n’est pas un obscur général de division mais Aide-Major Général, soit le numéro 3 de l’Armée française. Autant dire que grâce à son poste, Buat est au courant des informations qui remontent depuis les différentes parties du front. Ici, le général français fait référence à l’Offensive « Meuse-Argonne » à laquelle les Américains participent activement mais avec des résultats bien en-deçà des espérances de Foch et Pershing. En fait, cette offensive – toujours méconnue – est marquée par une dichotomie entre la maturité tactique et technique française avec l’inexpérience des forces américaines. Et ce, alors que les forces allemandes sont nettement amenuisées.

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1 – CONTEXTE STRATÉGIQUE ET OBJECTIFS

– Chez les Alliés,  au regard du net avantage pris sur la Kaisersheer, quasiment tout le monde est d’esprit offensif en ce premier tiers de septembre 1918. Dans la logique des offensives roulantes de la « Campagne des Cent jours », Ferdinand Foch décide de lancer une série d’offensives coordonnée avec les armées alliées et dans un mouvement convergent vers l’axe Cambrai – Mézières. Preuve que la manière de conduire la guerre a muté, Foch ne privilégie plus une seule portion du front mais regarde l’ensemble de la ligne. Si l’on doit reprendre une image sportive, alors que Ludendorff cherchait à donner un coup direct décisif, Foch frappe son adversaire des pieds et des mains, de face comme dans les flancs. Au début du mois de septembre, Foch consulte tout le monde. Comme le rapporte Edmond Buat, les Britanniques sont enthousiastes. Foch s’entretient avec Continuer à lire … « L’Offensive Meuse-Argonne (Sept-Nov. 1918) – 1 »

Septembre-Octobre 1918 : la victoire alliée dans les Balkans

– Réputée injustement inutile et incompétente, l’Armée d’Orient avait reçu les surnoms méprisants de « Jardiniers de Salonique » de la part de George Clémenceau et de « Side Show » par David Lloyd-George (Ministre des Armements, puis Premier Ministre à partir de 1917). Les soldats d’Orient vont donc être les oubliés des communiqués officiels. Pourtant pour l’historien militaire britannique Sir Basil Lidell-Hart et pour le Général André Beaufre, la campagne du Général Louis Franchet d’Espérey a été exemplaire, car elle s’est caractérisée par une « manoeuvrist approach », ainsi que par une approche indirecte (exploitation systématique des faiblesses de l’ennemi, exploitation en profondeur de l’espace). Nous nous concentrerons ici principalement sur l’année 1918.

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1 – ETAT DES FORCES : AVANTAGE AUX ALLIES

– Sur le front des Balkans, les forces de la Quadruplice se sont nettement amenuisées. le General der Artillerie Friedrich von Schlotz (1851-1927) qui commande le Heeres-Gruppe « von Scholtz » mêlant au départ Allemands et Bulgares, ne compte plus qu’une division allemande dans tous ses effectifs. La XI. Armee de Kuno von Steuben  ne compte plus qu’une seule division allemande pour cinq bulgares. En fait, on peut constater que sur le terrain, la Bulgarie dont les troupes sont démoralisées, reste le principal adversaire. La XI. Armee allemande de Kuno von Steuben (5 divisions bulgares réparties dans les LXI. et LXII. Armee-Korps) tient une ligne entre le Lac Prespa et la Tcherna. La 1re Armée bulgare tient  la Vallée du Vardar, tandis que les 3e et 4e font face aux Britanniques et aux Grecs entre le Vardar et la Strouma. En revanche, les soldats bulgares, comme leurs compatriotes, sont affamés et épuisés. L’économie du petit royaume, basée essentiellement sur l’agriculture, est complètement mise à mal par le blocage de la Méditerranée par les Alliés. Les pénuries ont accru le mécontentement des soldats et les désertions ont sensiblement augmenté. Seule consolation pour les fronts de Macédoine et de Thrace, les Bulgares peuvent encore compter sur des pièces d’artillerie lourde servies par des Allemands.

– Remises sur pied par les efforts d’Adolphe Guillaumat, les Armées Alliées d’Orient sont opérationnelles à Continuer à lire … « Septembre-Octobre 1918 : la victoire alliée dans les Balkans »

Atteindre la Ligne « Hindenburg » (août-sept. 1918) – Partie 1

Rappel : le 10 août, la Fourth Armee dut arrêter sa puissante offensive aux portes de Chaulnes, tandis que les Ire et IIIe Armées françaises durent se contenter d’une progression plus limitée – mais réussie – vers Noyon et Tergnier, après avoir libéré Montdidier. Mais au lendemain de cette victoire, Foch demande aux Britanniques de relancer leur offensive pour faire sauter le verrou que représente la Somme. Foch souhaite en fait étendre la Bataille de Picardie en lançant une série d’offensives afin de reconquérir le terrain perdu depuis le mois de juin. Foch et Haig vont pouvoir compter sur un contexte très favorable marqué par le net affaiblissement de l’Armée allemande et le moral gonflé de leurs soldats. Ce chapitre assez méconnu de l’année 1918 fera l’objet de d’une suite d’articles, lesquels porteront sur les opération successives de la Campagne des Cent Jours qui ont mené à la percée de la Ligne « Hindenburg ». Les deux premeirs seront consacrés aux considérations stratégiques, à l’offensive française entre l’Oise et la Vesle, ainsi qu’à la méconnue Seconde Bataille d’Arras qui fut bien plus victorieuse que celle de 1917*.

Sept. 1918

PARTIE 1 – TRANSFORMER L’ESSAI DES 8 – 10 AOÛT

1 – LES PLANS DE FOCH

– A la moitié du mois d’août, Foch décide d’attaquer entre la Scarpe et la Somme, pendant que les  Français attaqueront entre l’Oise et la Somme (Fayolle) et que les Américains lanceront une attaque contre l’épaule du front, contre le saillant de Saint-Mihiel. Jean-Christophe Notin relate que cette demande du nouveau Maréchal de France eut le don de faire enrager Henry Rawlinson qui se serait écrié : « Ce n’est par Foch qui commande l’Armée anglaise ! (1) » Mais la palme de la mauvaise foi revient sûrement à Herbert Lawrence, le nouveau chef d’état-major de Haig, comme le souligne Jean-Yves Le Naour. Ainsi, Lawrence – qui n’a connu que le front du Moyen-Orient – a le toupet de déclarer que l’Armée française « ne fait rien ». Après avoir perdu plus de 400 000 soldats (tués et blessés) depuis le mois de mars et sauvé la mise à une armée anglaise, les Français avaient de quoi rire jaune (2).

– Mais en dépit des récriminations de ses subordonnés, Douglas Haig entend suivre Foch car il voit bien que la victoire alliée deviendra une réalité. Du coup, l’Ecossais décide d’obtenir une bonne part des lauriers de Continuer à lire … « Atteindre la Ligne « Hindenburg » (août-sept. 1918) – Partie 1 »

Megiddo (septembre 1918) : Allenby sur le Chemin de Damas

Fin 1917,après une campagne de Palestine réussie mais freinée dans les Monts de Judée à cause des fortes pluies d’hiver, les Britanniques, Australo-Néo-Zélandais et Indiens ont pris Jérusalem à l’Armée ottomane. Cependant, durant la première moitié de 1918 qui vit la prise de Jéricho, les forces de l’Egyptian Expeditionary Force (EEF)  sont restées l’Arme au pied face aux dernières forces ottomanes et du Heeres-Gruppe « Yildirim » qui sont disposées entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain. En outre, Edmund Allenby a dû céder 2 divisions au Front de l’Ouest. Pour le coup, Allenby dut attendre des renforts venus de l’Armée des Indes (India Army) avant de relancer sa campagne.
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1 – FORCER LES DERNIÈRES LIGNES OTTOMANES

– Rassuré par les succès remportés à l’Ouest, David Lloyd-George donne pour ordre à Edmund Allenby de reprendre la campagne contre « l’Homme malade de l’Europe » qui se trouve plutôt à l’agonie et d’atteindre Damas. Bien entendu, Allenby est d’abord le glaive des objectifs géopolitiques de Londres (« The Big Game », pour reprendre le terme employé par Kristian Coates Ulrichsen) au Moyen-Orient. Sa campagne doit parachever la mise à mort de la Sublime Porte en complétant la campagne réussie de Frederick Maude de 1917 en Iraq* et damer définitivement le pion aux Français qui se sont invités à la campagne avec l’expédition du Colonel Brémond. Comme le souligne également le Colonel Rémy Porte, en 1918, Edmund Allenby tombe malade et accuse un sérieux coup de fatigue, ce qui le rend davantage irascible et nerveux. Ce qui n’est pas idéal pour lancer une campagne. Cependant, Allenby s’y prépare en Continuer à lire … « Megiddo (septembre 1918) : Allenby sur le Chemin de Damas »