– Depuis décembre 1917, le front italien s’est figé. Malgré la victoire de Caporetto, l’Armée impériale austro-hongroise n’a pas réussi à percer le front de la Piave en raison du départ des troupes allemandes vers le Front de l’Ouest, l’étirement des lignes de communication et l’arrivée rapide de divisions françaises et italiennes sur le front italien. Et le Royaume de Victor-Emmanuel III a connu un sursaut moral inattendu. En 1918, mettant à profit la vassalisation de Vienne à Berlin, l’OHL décide – ou plutôt ordonne – à Charles Ier et à son état-major de déclencher une vaste offensive pour forcer le cours de la Piave, afin d’y fixer les troupes franco-britanniques et même, inciter Londres et Paris à expédier des renforts qui seraient bien plus utiles en Picardie ou dans les Flandres. Vienne acquiesce mais sa préparation prend un retard important qui est vite mis à profit par une armée italienne revigorée et soutenue par des éléments français et britanniques.
1 – SUR ORDRE DE BERLIN…
– La relation de dépendance exercée par l’Allemagne sur l’allié austro-hongrois n’est pas à mettre sur le dos de la seule Conférence de Spa. Déjà à l’été 1916, l’Offensive Broussilov manque de causer une catastrophe à l’Armée austro-hongrois qui laisse plus de 400 000 hommes dans l’affaire, contraignant Berlin à renoncer à une nouvelle offensive sur le front de Verdun afin d’expédier rapidement un Corps d’armée (4 divisions) vers l’Est pour enrayer l’hémorragie. En 1917, lors de la planification de la bataille de Caporetto, c’est bien Otto von Below qui prend l’ascendant sur ses homologues austro-hongrois. La victoire est largement du fait des troupes allemandes. Ainsi, progressivement, en dépit de la volonté de paix de Charles Ier, la double monarchie se retrouve de plus en plus en état d’obligé, sinon de vassal de Berlin. Enfin, en janvier 1918, l’état-major de Vienne signe Continuer à lire … « La Piave, fleuve fossoyeur de l’Armée des Habsbourg (15-23 juin 1918) »