De la Moselle à la Sarre : l’insuccès de Patton sur le West-Waal (Nov-Déc 1944)

Durant toute la première moitié de décembre, forte de la chute de Metz, la Third US Army de Patton va s’efforcer de franchir la Sarre, dont le franchissement assurerait aux forces alliées le contrôle d’un bassin industriel et minier du Troisième Reich. Patton pense, à tort, que les Allemands sont tout près de l’effondrement et qu’ils seront incapables de résister. Grisé par son succès et obnubilé par une sorte de mirage, il imagine toujours pouvoir obtenir un succès stratégique qui précipiterait la fin de la guerre avant Noël. Mais le manque de moyens de son armée, le mauvais temps et la défense de la Heer, plus robuste qu’imagine, vont mener à un échec opérationnel net. Échec masqué par la prise de Metz mais qui est à replacer dans un contexte plus stratégique.

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1 – OPTIONS

Suite à la chute de Metz, Patton est alors optimiste. Après 13 jours de combat, les avant-gardes du XX US Corps signalent peu de résistance au nord entre Sarrebourg et Sarrelouis. Patton décide d’en profiter. Il assigne à Walker l’objectif de Merzig, ville située entre les deux villes mentionnées. Hélas, Bradley refuse de lui céder la 83rd US ID (R.C. Macon). C’est donc seulement avec 2 divisions (10th Armored et 90th US ID), dont une sérieusement entamée, que Walker commence la manœuvre en attendant les renforts de Metz. Dans le même temps, Patton décide de relancer l’attaque du XII US Corps en direction de Sarrebrück, espérant qu’en engageant son armée sur un large front, les lignes allemandes craquent d’un moment à l’autre. Le 27 novembre, pensant que Patton tient un succès opérationnel, qui pourrait être couplé avec un autre venu du 6th US Army Group (Seventh US Army et Ire Armée française) en Alsace, Eisenhower ordonne que la Third US Army investisse le Bassin de la Sarre, ce qui priverai l’Allemagne nazie de mines et d’industries. « Ike » assigne alors à Patton l’objectif de Sarre-Union. A ce stade de la campagne, le front de l’armée de Patton s’étend de Béning-lès-Saint-Avold (aile gauche du XX Corpsjusqu’à Mackwiller, à la soudure avec l’aile gauche de la Seventh US Army d’Alexander M. Patch (XV US Corps). Le 1er décembre, Patton publie une directive opérationnelle confiant une nouvelle offensive aux 35th US ID, 80th US ID et 6th Armored Division, soit la gauche du XII US Corps, pour le 4. L’objectif d’Eddy est de percer la partie de la Ligne Maginot qui surveille la Sarre au nord-est de Farbersviller. La 6th Armored doit avancer sur Sarreguemines, tandis que son flanc gauche – en jonction avec la 80th US ID –  doit s’emparer du plateau de Cadenbronn qui domine la Sarre. Heureusement, les troupes allemandes qui gardent le secteur sont 

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De la Moselle à la Sarre : la prise de Metz (novembre 1944)

Durant tout le mois d’octobre, suite à l’échec d’Arnhem et à la stagnation du front britanniques sur l’Escaut, Patton a été contraint de ronger son frein. Mais il reste obnibulé par deux objectifs : prendre Metz et porter le fer en Allemagne. Patton l’ambitieux projet de franchir la Sarre et d’atteindre le Rhin – voire Francfort – après avoir forcé la Ligne Maginot et le Westwall. L’attitude du général américain s’en ressent même. Il s’isole de longues heures dans son bureau d’état-major en fixant ses cartes. Il y a clairement une question d’ego dans son projet. Patton veut être le premier général allié à entrer en Allemagne afin de convaincre Eisenhower de bien fondé de son entreprise. Mais aussi pour damer le pion à Montgomery – qu’il déteste – en perte de crédibilité suite à l’échec en Hollande.

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1 – CONTEXTE OPÉRATIONNEL ET PLANS AMÉRICAINS

Fin octobre 1944, Patton se montre enthousiaste. La raison ? Omar N. Bradley, commandant du 12th US Army Group (First et Third US Armies) a octroyé la priorité du ravitaillement à Patton. Actant de l’enlisement sanglant dans les secteurs d’Aix-la-Chapelle et de la Forêt d’Hürtgen, Bradley s’est rangé à l’option défendue par Patton depuis la fin de l’été, soit de percer sur la Sarre pour pénétrer sur le territoire allemand. Du coup, Bradley donne priorité des fournitures à la Third US Army, ce que lui accorde Eisenhower. Patton reçoit ainsi 2 000 tonnes de ravitaillement par jour en plus de l’appui de plusieurs unités d’appui tactique de la IX USAAF, notamment du redoutable XIX Tactical Air Command. Ce dernier ayant pu se constituer plusieurs aérodromes pour ses chasseurs-bombardiers en Champagne. En revanche, Bradley détourné le VIII US Corps de Troy H. Middleton (occupé à Brest en septembre) vers la First US Army de Hodges pour l’engager dans la Forêt d’Hürtgen. Résultat, le dispositif de Patton ne s’en trouve pas renforcé, puisqu’il doit compter sur seulement deux Corps, là où Hodges peut en compter 4. Mais Bradley a octroyé à Patton le contrôle opérationnel de la 83rd US Infantry Division (R.C. Macon) qui fait face à la ligne Grevenmacher – Sarrebourg – Remich et qui forme la « soudure » entre l’aile droite d’Hodges et l’aile gauche de Patton. Comme l’explique toujours Nicolas Aubin, Patton et son état-major piloté par

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Bruyères, (Vosges, 1944) : le « Bataillon perdu » et la gloire sanglante des « Nisei »

En octobre 1944, suivant les plans du General Jacob L. Devers, Alexander M. Patch a déclenché son offensive contre la Vosgens-Stellung. Tenue par les éléments aux effectifs réduits de la 19. Armee (Kurt von der Chevallerie), la « VS » a été constituée pour empêcher les Alliés de déboucher sur la Plaine d’Alsace et donc, sur la rive ouest du Rhin, conformément à la stratégie d’Hitler. La « VS » est constituée de points d’appuis et lignes de tranchées creusés à flanc de monts. Les fortifications allemandes profitent également de l’épais couvert de la forêt vosgienne mais aussi de la météorologie, exécrable en cet automne 1944. Enfin, le terrain difficile nuit à la mobilité de l’armée américaine, handicapée par sa motorisation et sa mécanisation supérieure. L’aviation tactique américaine, très redoutée, est muselée par la pluie et le brouillard. Mais si les mitrailleuses ne manquent pas, l’artillerie a été « vampirisée » pour renforcer le dispositif prévu pour l’Offensive des Ardennes. L’OKH espère retarder suffisamment longtemps le 6th AAG avant de déclencher l’offensive en Belgique.
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Mais comme le signale Nicolas Aubin, face aux forces limitées de la 19. Armee, les Américains alignent plusieurs de leurs meilleures grandes unités, conduites par des généraux de talent. En premier lieu, Alexander M. Patch qui a la charge de coordonner les actions de la Seventh US Army dans le massif vosgien, en coordination avec la Ire Armée française dans les Hautes-Vosges et la région de Belfort – Montbéliard. Rappelons que Patch a dirigé la conquête de Guadalcanal et le débarquement de Provence, ce qui fait de lui un spécialiste des actions opérationnelles dans des terrains difficiles (accentués et clos, notamment). Patch a confié au

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LA LIBÉRATION DE BREST : PATTON AMPUTE D’UN BRAS (AOÛT – SEPT. 1944)

En ce qui concerne l’année 1944, la mémoire régionale bretonne s’est beaucoup attachée aux combats de la Résistance, aux bombardements, ainsi qu’aux destructions des ports de Lorient, Brest, Saint-Nazaire etc. Pourtant, peu de monde n’a eu conscience de l’impact opérationnel de phase des combats de la Libération. Dans son dernier ouvrage, l’historien Nicolas Aubin pose un constat qui peut nous paraître étonnant : les Américains se sont englués pendant un mois en Bretagne, situation qui a pesé sur la libération de la Lorraine et de la Moselle et finalement, pour un résultat négligeable. Tactiquement et techniquement, la prise de Brest par Middleton est un exemple mais c’est oublier que s’ils ont, apparemment, dilapidé des milliers d’hommes, les Allemands y ont obtenu un répit beaucoup plus important qu’il y paraît. Explications

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1 – QUAND EISENHOWER COURT DEUX LIÈVRES

– Remontons tout d’abord en arrière. Comme le signale Nicolas Aubin, la Bretagne devient un élément de la planification du SHAEF dès l’été 1944. La raison est logistique et stratégique. Eisenhower souhaite en effet s’emparer des ports de Saint-Malo, Saint-Nazaire, Brest et Lorient, afin de faire taire la menace des U-Boote, comme de pouvoir débarquer plus de renforts et de ravitaillement dans l’Ouest de la France. Mais l’idée va même plus loin, puisque le SHAEF prévoit de transformer le port d’Auray (Saint-Goustan) en débarcadère. Il est vrai qu’Auray est abrité par le Golfe du Morbihan, lequel est protégé des courants de l’Atlantique par la presqu’île de Quiberon. Mais il y a un hic et de taille : la 

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La bataille d’Arracourt (Campagne de Lorraine de 1944)

1 – SITUATION : PATTON FREINE !

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– Patton ne poursuit qu’un seul objectif : franchir le Rhin et porter le fer en Allemagne. Mais pour cela, il faut que sa Third US Army franchisse la Moselle et la Seille, tout en dégageant la place de Metz, puissamment fortifiée par la 1. Armee allemande (Kurt von der Chevallerie). Mais, comme l’a montré Nicolas Aubin, les plans établis par l’état-major de la Third US Army (Koch et Gaffey) sont particulièrement brouillons et s’appuient sur des renseignements lacunaires. Ainsi, Harris W. Walker, commandant du XX Corps (5th et 90th Infantry Divisions ; 7th Armored Division), n’a qu’une connaissance parcellaire de la disposition des forts français qui ceinturent Metz. Mais Patton ordonne à Walker de prendre Metz, en espérant que la défense allemande ne sera que très faible. Mais les généraux américains déchantent très vite. Alors que le temps est exécrable – la boue cassant la mobilité du XX Corps – 2 divisions de Walker (la 5th d’Irwin et la 7th Armored de Silvester) établissent bien une tête de pont à Arnaville aux prix d’engagements coûteux. Mais les 2 divisions s’engoncent dans des combats d’attrition qui ne débouchent pas sur la percée escomptée au sud de Metz. Avec sa pince nord sérieusement émoussée, Patton ne peut espérer dégager Metz avant octobre. Comme le signale d’ailleurs Nicolas Aubin, l’allongement des lignes du « Red ball express » a certes été préjudiciable à Patton mais ce dernier disposait clairement des forces nécessaires pour prendre Metz. Mais il n’a pas su les utiliser, ni planifier une bonne attaque.

– Sur un plan plus opérationnel, il y a plus grave pour Patton. Premièrement, il lui manque le VIII Corps de Troy H. Middleton (3 divisions) qui est retenu en Bretagne pour faire tomber la Festung « Brest », Eisenhower souhaitant voir tomber le port breton pour l’automne*. D’autre part, 6th Armored Division (R.W. Grow), accourue de l’ouest de Bretagne, est encore sur les routes. Si Patton peut bien compter sur 3 Corps d’armées (XX, XII et XV) – lesquels adoptent une formation « triangulaire » à 2 DI et 1 DB – il lui manque une unité de réserve dont les forces pourront être intégrées dans le second échelon offensif. Or, ça n’est pas le cas. Le XX Corps de Walker est déjà englué devant Metz (et n’a d’autre issue que de prendre la place). Le XII Corps de Manton S. Eddy, l’un des meilleurs subordonnés de Patton (avec les 35th ID, 80th US ID et 4th Armored Div.) s’en sort mieux. Après une 

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Sambre et Meuse, acte final – Partie 2

A mes trois arrières grands-pères « Poilus », Jules Aoustin, Louis Renault et Louis Blanchard, que je n’ai pas connu mais devant lesquels je me sentirait toujours si petit.

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–  FRANÇAIS ET AMÉRICAINS SUR LA MEUSE

– Le 1er novembre, Pershing s’est accordé avec Foch pour donner un dernier coup de reins sur Sedan et Mézières. Mais en dépit de la discrétion du renseignement et de la diplomatie, les rumeurs de paix vont bon train dans les rangs. Du coup, ni les Poilus ni les Doughboys n’ont une envie délibérée de prendre des risques inutiles. Pas de sale coup mais la quille pour bientôt, comme diraient les soldats français. Seulement, Pershing ne l’entend pas ainsi et décide de poursuivre l’offensive. Les éléments des First et Second US Armies attaqueront donc conjointement.

– En revanche, comme le relève Peter Hart, s’il y a bien un général américain lucide, c’est William Wright, le commandant de la 89th US Division. Dans une instruction à ses soldats, il explique qu’il faut s’attendre à une résistance acharnée. Afin de limiter les pertes, Wright donne ordre de pratiquer des attaques coordonnées et plus méthodiques. Suivant la tactique du « mopping-up » chère aux Britanniques, il enjoint ses hommes de consolider chaque objectif conquis et d’utiliser au mieux les moyens de communication (buzzers, télégraphe, téléphone, pigeons voyageurs) afin de maintenir une liaison constante avec les unités de soutien. Et toute attaque des fusiliers doit être systématiquement couverte par le feu des mitrailleuses. Et les officiers-mitrailleurs doivent étudier dans le moindre le terrain à conquérir (à l’aide de photographies et relevés aériens), afin de pouvoir s’adapter à la situation. Les ordre de Wright marquent un Continuer à lire … « Sambre et Meuse, acte final – Partie 2 »

Le Quesnoy 1918 : Kiwis contre Vauban

Durant la dernière phase des combats de 1918 que l’on dénomme « Bataille de la Sambre », la Division Néo-Zélandaise se retrouve devant un obstacle d’un nouveau type pour elle : la Forteresse du Quesnoy bâtie durant le règne de Louis XIV sous la direction du Marquis de Vauban. Or, la prise de la ville par la Third Army britannique est nécessaire pour déboucher en direction de la Sambre. La résistance allemande s’annonçant plus vigoureuse, les Néo-Zélandais d’Andrew Russell vont faire preuve d’une remarquable adaptation, couplée à une bonne vitesse d’exécution.

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– Peuplé de 5 000 habitants avant le déclenchement de la Guerre, Le Quesnoy reste occupée par les Allemands. Située en zone de repos pour les troupes allemandes, la ville voit son importance s’accroître sur le plan des opérations en 1918, puisqu’elle couvre Maubeuge par l’ouest, ainsi que les cours de l’Ecaillon et de la Rhonelle. De plus, la ville est située sur la voie ferrée Valenciennes – Maubeuge. Par conséquent, prendre Le Quesnoy devient un impératif tactique.

– Mais la défense de la ville est facilitée par la citadelle érigée par Vauban, située en plein centre à l’emplacement d’une ancienne motte médiévale et qui enserre une partie des habitations. La citadelle se présente avec un plan en étoile, comprenant des bastions indépendants. Et les fortifications sont protégées par des douves mais celles-ci sont généralement asséchées. Mais le danger réside dans configuration architecturale de l’édifice qui permet d’effectuer d’efficaces tirs croisés. Enfin, les murailles de briques sont hautes de 15 m environ et coiffées par des petites buttes de pelouse. Et outre les mitrailleuses, les Allemands disposent également de Continuer à lire … « Le Quesnoy 1918 : Kiwis contre Vauban »

Vittorio-Veneto : la victoire alliée en Italie

– Rappel : durant l’été 1918, Ferdinand Foch et Clemenceau font pression sur Armando Diaz, chef d’état-major du Commando Supremo italien pour qu’il lance une puissante offensive sur la Piave contre l’Armée impériale austro-hongroise. Foch appuie son argumentation en mettant en avant les offensives victorieuses lancées par les forces alliées en France à partir du mois de juillet. Or, Foch voit la situation sur un plan stratégique d’ensemble. En effet, si les italiens passent à l’offensive, Vienne ne pourra guère compter sur un soutien de Berlin, d’autant que la double monarchie est placée dans une situation de vassale.

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– Ainsi, pour la Reggia Escercita (Armée royale italienne), le moment est donc propice d’engager une nouvelle offensive, d’autant que les troupes italiennes efficacement soutenues par les Britanniques (Frederick Lambart Earl of Cavan) et Français (Jean-César Grazziani) ont remporté une nette victoire sur la Piave en juin, privant ainsi les armées austro-hongroises de toute capacité offensive. L’Armée italienne – remise sur pied par Diaz – bénéficie donc d’un très bon moral, moins d’un an après la lourde défaite de Caporetto.  Mais Diaz joue la montre et ne lance aucune offensive durant l’été et à l’entrée de l’automne, ce qui Continuer à lire … « Vittorio-Veneto : la victoire alliée en Italie »

L’Offensive Meuse-Argonne – (2 Oct. – 3 Nov. 1918) – 3

6 – LA LÉGENDE DU « LOST BATTALION »

– Après l’échec de la première phase de son offensive, John Pershing est bien décidé à conduire sa First US Army au-delà de la Kriemhield-Stellung qui, formée en équerre, verrouille le front allemand sur les lignes Cunel – Romagne-/s-Montfaucon et Romagne-s/-Montfaucon – (Meuse). Et la position fortifiée couvre la route Mézières – Stonne. Pendant cinq jours, Pershing donne effectue un redéploiement d’Infanterie et d’artillerie, ce qui ne va pas sans difficultés. La médiocre conduite des (opérations logistiques) devant être mise en cause. La nouvelle offensive contre la Kriemhild-Stellung est prévue pour le 4 octobre. Sauf que pour donner une meilleure offensive, les Américains doivent nettoyer le Mont et le Ravin de Charlevaux, dans le secteur de la 77th US Division de Robert Alexander. (Histoire du Bataillon perdu). Alexander ne croit tellement pas à la situation désespérée du « Lost Battalion » qu’il va lancer sa division dans la seconde phase de l’Offensive, sans chercher à dégager les unités isolées dans le Ravin de Charlevaux (1).

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– Le 1er octobre, chargé de la conduite des opérations dans le secteur de la Forêt d’Argonne, le General Evan Johnson ordonne à la 77th US Division d’ Alexander (celui-là même qui ne jure que par l’efficacité du fusil Springfield M 1903) de nettoyer un secteur de la « Hagen-Stellung » qui comprend le Bois et le Ravin de Charlevaux, le Ravin d’Argonne et la route Binarville – La Viergette, afin de couper une partie du ravitaillement de la V. Armee allemande. A son tour, Alexander confie la charge de nettoyer ce secteur à la sa 154th Brigade qui comprend les 307th et 308th Infantry Regiments. Alexander a ordonné à ses unités de ne pas reculer et de continuer d’avancer sans se préoccuper de leurs flancs. Notons que la 77th US Division est formée de soldats de l’Etat de New York et de la ville même et qui représentent un mélange de diverses origines.

– Le 2 octobre à 05h00, l’assaut de la 77th Division démarre et les premières lignes allemandes sont Continuer à lire … « L’Offensive Meuse-Argonne – (2 Oct. – 3 Nov. 1918) – 3 »

La libération des Flandres (sept.-oct. 1918)

Depuis la fin avril 1918, le Front des Flandres est resté relativement calme. Mais en septembre, Foch décide de déclencher une offensive dans le secteur d’Ypres afin d’y fixer une partie des forces du Heeres-Gruppe « Rupprecht », tandis que le BEF parachèvera la percée de la Ligne « Hindeburg », tandis que Français et Américains poursuivront leur attaque dans les Flandres. Sur ce front, les objectifs sont assez limités, puisqu’il s’agit d’abord de dégager le saillant d’Ypres afin d’appuyer l’offensive britannique contre la Ligne « Hindenburg ».

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– Ceci dit, cette offensive ne se départit pas d’une dimension politique claire (1). En effet, le Roi des Belges Albert Ier souhaite que son armée joue un rôle de plus grande importance aux côtés des Alliés. Il est vrai que depuis la « Course à la Mer » en 1914, la petite armée royale s’est contentée d’un rôle de surveillance de la partie du front des Flandres comprise entre Ypres et la Mer du Nord. En outre, il a fallu rééquiper les divisions belges avec de l’équipement français et britannique, tout en instruisant les Continuer à lire … « La libération des Flandres (sept.-oct. 1918) »