6 – LA LÉGENDE DU « LOST BATTALION »
– Après l’échec de la première phase de son offensive, John Pershing est bien décidé à conduire sa First US Army au-delà de la Kriemhield-Stellung qui, formée en équerre, verrouille le front allemand sur les lignes Cunel – Romagne-/s-Montfaucon et Romagne-s/-Montfaucon – (Meuse). Et la position fortifiée couvre la route Mézières – Stonne. Pendant cinq jours, Pershing donne effectue un redéploiement d’Infanterie et d’artillerie, ce qui ne va pas sans difficultés. La médiocre conduite des (opérations logistiques) devant être mise en cause. La nouvelle offensive contre la Kriemhild-Stellung est prévue pour le 4 octobre. Sauf que pour donner une meilleure offensive, les Américains doivent nettoyer le Mont et le Ravin de Charlevaux, dans le secteur de la 77th US Division de Robert Alexander. (Histoire du Bataillon perdu). Alexander ne croit tellement pas à la situation désespérée du « Lost Battalion » qu’il va lancer sa division dans la seconde phase de l’Offensive, sans chercher à dégager les unités isolées dans le Ravin de Charlevaux (1).
– Le 1er octobre, chargé de la conduite des opérations dans le secteur de la Forêt d’Argonne, le General Evan Johnson ordonne à la 77th US Division d’ Alexander (celui-là même qui ne jure que par l’efficacité du fusil Springfield M 1903) de nettoyer un secteur de la « Hagen-Stellung » qui comprend le Bois et le Ravin de Charlevaux, le Ravin d’Argonne et la route Binarville – La Viergette, afin de couper une partie du ravitaillement de la V. Armee allemande. A son tour, Alexander confie la charge de nettoyer ce secteur à la sa 154th Brigade qui comprend les 307th et 308th Infantry Regiments. Alexander a ordonné à ses unités de ne pas reculer et de continuer d’avancer sans se préoccuper de leurs flancs. Notons que la 77th US Division est formée de soldats de l’Etat de New York et de la ville même et qui représentent un mélange de diverses origines.
– Le 2 octobre à 05h00, l’assaut de la 77th Division démarre et les premières lignes allemandes sont emportées assez facilement. Il faut ensuite que les troupes américaines nettoient le Bois et le Ravin de Charlevaux. Mais pour le sujet qui nous intéresse contrairement à un seul bataillon, ce sont 4 unités différentes qui entrent dans le Bois de Charlevaux. Il s’agit des 1st Battalion du 308th Infantry Regiment (Compagnies A, B et C) du Major Charles W. Whittesley (avocat new-yorkais dans le civil), le 2/308th Infantry de George G. McMurphy (Compagnies, E, H et G), la K Company du 3/307th Infantry (Nelson M. Holdeman) et 2 Compagnies de mitrailleuses (C et D) du 306th Machine Gun Batallion. On compte environ 554-575 soldats.

– Whittesley, McMurphy, Holderman et leurs soldats pénètrent alors dans le Bois de Charlevaux mais perdent vite contact avec leur ligne de départ. Pire, se retrouvent dans le dispositif ennemi sans vraiment s’en apercevoir. Or, la situation n’échappe pas aux soldats allemands de la Division Prussienne de la Garde qui garde le secteur. Whittlesey envoie alors un courrier avertir le Bataillon. Mais le soldat George W. Quinn, chargé de cette mission est tué par les Allemands. Du coup, Whittlesey se retrouve complètement muet et sourd, d’autant que sous le couvert des arbres, les soldats américains se sont rendus invisibles à leur propre aviation. Dès le 2 octobre, les 554 soldats américains sont vite encerclés par les Allemands qui les attaquent. Pendant sept jours, coupés de leurs lignes, les soldats américains vont tenir mais vont accuser de très lourdes pertes. Toutefois, comme le signale l’historien britannique Peter Hart, le général Robert Alexander refuse de lancer une opération de secours car il pense que le « Bataillon » perdu est juste en train d’accomplir sa mission. Or, sur le terrain la réalité est toute autre. Whittlesey tente d’avertir le QG en envoyant des soldats vers les lignes américaines et françaises (IVe Armée) mais tous sont tués ou capturés.
– Le 4 octobre est la pire journée, les Allemands déclenchant une violente contre-attaque. Whittlesey envoie un pigeon-voyageur (Cher Ami) pour avertir de sa situation. Alexander décide de faire donner son artillerie pour repousser les Allemands. Mais les servants de pièce américains (pourtant épaulés par des Français) tirent directement SUR le « Bataillon perdu » ce qui accentue encore les pertes. Cependant, Whittlesey et ses hommes réussissent à repousser la contre-attaque allemande mais il n’y a plus la moitié des hommes encore debout. Mais Alexander pense encore que le Bataillon n’est pas encerclé et ne lance pas d’attaque de secours. Whittlesey, McMurphy et Holderman et leurs « Doughboys » vont encore tenir pendant quatre jours (du 5 au 8 octobre) face aux contre-attaques allemandes.
– Le 6 octobre, la situation n’évolue pas. Dans le ravin de Charlevaux, la situation des hommes du Major Whittesley empire. L’US Army Air Service tente bien de ravitailler les fantassins en larguant du ravitaillement à l’aide de bombardiers De Havilland DH4 mais les colis ne tombent pas au bon endroit. Au soir du 7 octobre, Alexander décide de lancer une attaque de secours, avec l’aide d’éléments de la 28th US Division (Charles H. Muir) et de la 1st US Division (Frank Parker) contre le Ravin de Charlevaux. La poussée américaine réussit à dégager le Bois et le Ravin de Charlevaux et rejoignent Whittlesey et ses soldats. Mais il ne reste que 197 soldats valides au « Bataillon perdu », soit des pertes de 340 soldats, tués et blessés. L’incontestable courage de Whittlesey et de ses hommes sera célébré en France et aux Etats-Unis. Sauf par Robert Alexander qui clamera sans cesse que « Whittlesey ne s’est jamais retrouvé vraiment isolé » (P. Hart).
– Enfin, comme le signale le Colonel Rémy Porte, cet exploit défensif dans un secteur isolé et peu facile d’accès ne doit pas cacher la réalité tactique et technique de l’AEF. Alexander a clairement fait preuve de légèreté qui a mené à un gâchis (2). Mais il ne faut pas exclusivement l’accabler lui. Avec une meilleure coordination entre unités avant et arrière, avec une meilleure coopération avec l’aviation (peu aisée dans l’environnement boisé d’Argonne) et un meilleur appui, le sacrifice (inutile ?) des soldats des trois bataillons mentionnés n’aurait peut-être pas eu lieu. Pour leur conduite au feu, Charles W. Whittlesey, George G. McMurphy, Nelson M. Holderman, ainsi que les soldats Benjamin Kaufman et Archie A. Peck recevront la Congress Medal of Honor.

7 – LA REPRISE DE L’OFFENSIVE AMÉRICAINE (4 – 16 OCTOBRE)
– La Seconde phase démarre le 4 octobre par un puissant déchaînement d’Artillerie contre les positions des 37. ID (W. von Eberhardt), 52. ID (Eug. Kluck) et 5. Gardes-Division (W. von Haxthausen). De leur côté, les Américains engagent, en premier échelon, les 77th, 1st, 32nd et 3rd US Divisions. Les Américains tentent ainsi de dégager les dernières portions de la Vallée d’Argonne, Romagne-s/-Montfaucon et la Cote de Cunel. Sauf que là encore, l’attaque butte sur une vigoureuse défense allemande, qui emploie mitrailleuses et barrage d’artillerie (2). Peter Hart rapporte les propos de Douglas Haig. Ce dernier explique que les progrès quasi-nuls des Américains désespèrent Foch. Le Maréchal français l’explique sans détours au Brigadier-General Charlie Grand du HQ de l’AEF : les Allemands n’ont plus les forces nécessaires, le peu de progrès américain ne s’expliquant que par la défaillance du ravitaillement. Foch estime que des divisions américaines doivent être retirées du front afin de recevoir une instruction nécessaire. Mais Pershing n’entend sûrement pas transférer plusieurs de ses divisions dans un autre secteur (3).
– Le 8 octobre, Pershing introduit la 82nd US Division (William Burnham) dans son dispositif d’attaque afin de dégager le secteur afin de faire sauter les dernières défenses allemandes au nord au niveau de la Cote 223 et dégager la voie ferrée Decauville de Châtel-Chéhéry. Mais les Américains vont remporter un net succès grâce à un Corporal, d’abord pacifiste puis converti en soldat courageux et entreprenant. ork fait alors partie d’une patrouille de 17 hommes commandée par le Sergeant Bernard Early qui a pour mission de s’infiltrer derrière les lignes allemandes. Les Américains réussissent alors à passer à travers les lignes allemandes et à capturer des soldats ennemis. Mais en ramenant les prisonniers, York et ses camarades sont pris pour cible par une mitrailleuse allemande qui couche neuf des leurs. Mais York, épaule tranquillement son fusil Enfield M1917* et tue plusieurs mitrailleurs.

– Et notre pacifiste « converti » en soldat ne s’arrête pas là. « Guidé par une force supérieure », comme il l’expliquera en 1919, le Caporal York s’infiltre tout seul dans les lignes allemandes sous les tirs de plusieurs mitrailleuses. Cependant, avec une précision diabolique (excusez le jeu de mots), York abat 28 soldats allemands. 6 soldats allemands profitent alors que son fusil soit déchargé pour lui foncer dessus à la baïonnette. Mais York les abat un à un à l’aide de son pistolet Colt 45. Pensant avoir à faire à toute une unité américaine, le Leutnant Vollmer du II/ Landwehr-Regiment Nr. 120, offre en anglais sa reddition à York. Et le Caporal américain ramène dans ses lignes 132 soldats allemands, liquidant ainsi toute une compagnie à lui tout seul et permettant à son régiment d’emporter la Cote 223. Alvin C. York est vite comblé de lauriers. Ayant eu vent de ce fait d’armes, Ferdinand Foch clame que « c’est le plus grand exploit de toute la guerre** ».
– Après le succès de la 82nd US Division, Pershing décide d’enfoncer définitivement la Kriemhield-Stellung. Mais jusqu’au 12 octobre, en raison de leur criant manque de coordination interarmes, les forces de la First Army piétinent. Pershing demande aux Français de lui envoyer des canons et des obus, soit 160 lots si l’on en croit Edmond Buat. Or la réserve française est de 360. L’état-major français détache auprès des Américains le Général d’Artillerie Georges Alexandre mais celui-ci ne peut que constater le manque notable de savoir-faire dans l’emploi des pièces (4).
– Cependant, la situation se débloque le 14 octobre. La veille, Pershing a ordonné à la 32nd US Division de William G. Haan de prendre Côte Dame-Marie et Romagne-s/-Montfaucon. Grâce à l’Artillerie qui dispose d’un bon observatoire, les Américains remportent un bien meilleur succès, en dépit de leurs pertes et de l’inexpérience des soldats. Il faut dire qu’en face, les Allemands sont épuisés après plus d’une semaine de combat. Résultat, durant la journée du 14, le 128th US Infantry s’empare de Romagne, pendant que le 126th fait tomber les défenses de Côte Dame-Marie, grâce à l’action d’une patrouille intrépide de huit soldats. Ceux-ci réussissent à s’infiltrer dans la défense allemande et à y semer la panique, tout en avertissant le régiment qui se rue à l’attaque. Ce succès des Américains, couplé au manque de réserves opérationnelles, contraint le General der Kavallerie Georg von der Marwitz à évacuer la Kriemhild-Stellung pour se replier au nord afin de couvrir le Canal de Bar, la rive gauche de la Meuse. Le 16 octobre, la seconde phase de l’Offensive « Meuse-Argonne » s’arrête pour les Américains. En revanche, il faudra encore plusieurs jours de combats pour nettoyer définitivement la Forêt d’Argonne (5).

– Foch ayant donné pour directive que Pershing continue sa poussée vers Mézières, le général américain décide de réorganiser ses forces. Dans cette optique, il décide de la création d’une nouvelle grande formation (16 octobre) : la Second US Army. Commandée par le Lieutenant-General Robert L. Bullard, elle englobe le IV US Corps, alors commandé par Charles H. Muir***, ainsi que le nouveau VI US Corps de Charles C. Ballou. Pershing commande alors aux deux Armies ; Hunter Liggett ayant pris le commandement de la First Army.
– Notons enfin que le 7 octobre, le XVIIe Corps d’Armée français de Henri Claudel (IIe Armée), attaque sur la rive droite de la Meuse, au nord de Verdun. Il emporte Consenvoye, le Bois de Haumont et La Wavrille. Le 8, il atteint les abords de Sivry-s/-Meuse (6).
6 – LA PROGRESSION DE LA IVe ARMÉE FRANÇAISE (4-OCTOBRE – 3 NOVEMBRE )
– En revanche, à l’ouest de la Forêt d’Argonne, la IVe Armée française de Gouraud a relancé son offensive et emporté plusieurs succès notables. Ironique, Gouraud a sous ses ordres les 2nd et 36th US Divisions. Appuyés par des chars et une importante aviation (50 appareils par division), les Français et Américaines reprennent la Crête de Blanc-Mont, dégageant ainsi définitivement Somme-Py. Le secteur est pourtant bien défendu avec un profond réseau de tranchées et le feu croisé des mitrailleuses. Poilus, Doughboys et Marines doivent méthodiquement réduire au silence les postes de mitrailleuses Maxim (7)). Au soir du 4 octobre, les troupes de Gouraud ont atteint la ligne Dontrien – Saint-Etienne – environs d’Arnes, capturant plusieurs prisonniers. Karl von Einem décide alors de replier sa III. Armee sur Juniville et la Retourne (6). Comme l’analyse le Général Edmond Buat, le recul de la III. Armee allemande contraindra la I. Armee (Bruno von Mudra) d’évacuer définitivement la région de Reims, à savoir Brimont, Nogent-l’Abesse et les Monts de Champagne (8).
– Le 5 octobre, Gouraud poursuit ses succès, dégageant définitivement Arnes. Et plus à l’ouest, les Allemands ont définitivement évacué les Monts de Champagne. Henri Gouraud fait une pause de deux jours afin d’assurer le ravitaillement et le redéploiement de ses forces, pour une reprise de l’offensive le 8 octobre. Les camions français acheminent obus, caisses de munitions, pendant que les équipages hippomobiles fournissent les vivres, le tout dans un chronométrage et une coordination efficaces. Mais le 10 octobre, Foch publie une nouvelle directive stratégique pour l’ensemble du front. Dans le cas qui nous intéresse, les Américains doivent toujours progresser en direction de Mézières, appuyés par les Français sur leur gauche.
– Les divisions de Gouraud progressent particulièrement bien. Le 12 octobre, Vouziers est libérée et la boucle de l’Aisne – pour laquelle tant de Poilus sont morts – est défintivement franchie. Le 22 octobre, Foch – via Paul Maistre (commandant du Groupes d’Armées du Centre) – donne une nouvelle instruction à Gouraud. La IVe Armée doit déboucher entre l’est de l’Aisne et Vouziers afin de se rapprocher du front oriental de l’Argonne que les Américains n’ont toujours pas nettoyé. Gouraud sera appuyé sur son flanc gauche par une attaque de la Ve Armée de Berthellot (IVe, Ve, XIIIe, XXIe Corps d’Armée ; Ier Colonial et Ier de Cavalerie) sur l’Aisne. Enfin, les Américains doivent attaquer dans le secteur de Buzancy-Barricourt afin de faire leur jonction avec les troupes de Gouraud (9).
– L’attaque française reprend le 27 octobre. Si la Ve Armée fait face à une résistance allemande encore tenace, la IVe – avec les XIVe CA (22e, 124e et 163eDI) ; IXe CA (120e, 40e et 42e DI) et XXXVIIIe CA (71e et 74e DI ; 1re DCP) – progresse de près de 20 km en quatre jours, malgré les combats. Le 1er novembre, le XIVe Corps (François Marjoulet) franchit l’Aisne, bousculant la V. Armee à Voncq. De son côté le XXXVIIIe (Jean de Montdésir) fait de même et progresse jusqu’à Savigny-s/-Aisne. Maistre ordonne à Gouraud de pousser son effort jusqu’à Falaise et Les Alleux. Pendant ce temps, le I US Corps de Huntet Liggett (42nd, 77th et 78th US Divisions) bouscule les Allemands et s’empare de Buzancy et atteint Briquenay. Le 2 novembre, suivant l’ordre du Kronprinz, les III. et V. Armeen se replient sur la ligne Semuy-Le-Chesne-Osches, derrière le canal des Ardennes. Mais Gouraud talonne les Allemands. Le 217e RI (71e DI) franchit la Meuse et s’empare de Longwé. Le 3 novembre, malgré la fatigue, les soldats français atteignent le Canal des Ardennes, pendant que le I US Corps s’empare d’Osches, de Halles et de Mont-devant-Sassey. De son côté, le III US Corps de John L. Hines (3rd, 5th, 32nd et 90th US Divisions) sont aux portes de Stenay. Mieux encore, grâce à l’effort des unités de transports (routiers et ferroviaires), les canons lourds de l’Artillerie lourde à grande puissante peuvent être déployés afin de tenir sous leur feu Montmédy, Longuyon et Conflans.
– Si elle a clairement montré les limites de l’US Army en termes de tactique et de technique (d’où un nombre élevé d’hommes perdus en comparaison des pertes françaises), l’Offensive « Meuse-Argonne » n’en a pas moins été victorieuse. Conduite par Gouraud, la IVe Armée s’est montrée exemplaire et efficace, avec des pertes assez limitée. Le 1er novembre, les Allemands ne couvrent plus que Mézières, Sedan et Montmédy sur cette partie du front. Ce qui laissera présager à Foch la potentialité d’une offensive sur Metz quand le dégagement de la Meuse sera achevé. Nous verrons la fin de cette phase de la Grande Guerre dans un article concernant le dernier acte de la Grande Guerre.
* Il s’agit d’une version américaine du Lee Enfield britannique
** Promu au grade de Sergeant, York reçoit d’abord la Dinstinguished Service Cross mais cette décoration est vite complétée par la Congress Medal of Honor. La France lui décerne également la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre 1914-1918 avec palme et la Médaille militaire. A celles-ci s’ajoutent également la Croce di Guerra al Merito italienne et la Médaille de Guerre du Montenegro.
*** Charles H. Muir commandait la 28th US Division. Il est remplacé par William H. Hay.
(1) HART P. : « The last battle. Victory, defeat and the end of the World War I », Oxford University Press, 2018
(2) PORTE Col. R. : « Les Américains dans la Première Guerre mondiale. Une approche française », SOTECA, Paris, 2017
(3) HART P., Op. Cit.
(4) BUAT Gén. Ed. : « Journal de Guerre. 1914-1923 », GUELTON Col. Fr. & SOUTOU G-H. (Prés.), Perrin, 2015
(5) HART P., Op. Cit.
(6) BUAT Gén. Ed., Op. Cit.
(7) HART P., Op. Cit.
(8) Ibid.
(9) BUAT Gén. Ed., Op. Cit.