– Grâce à leur série d’offensives lancées en août et septembre, les forces du Commonwealth se sont considérablement approchées des fortifications de la Ligne « Hindenburg » (ou « Siegfried-Stellung » pour les Allemands). Pour le coup, les troupes de Douglas Haig se trouvent face à un véritable rempart bétonné et maçonné qui leur barre le passage entre le Front des Flandres et le nord de l’Aisne, leur interdisant le franchissement des Canaux du Nord et de Saint-Quentin. Pour « enfoncer la porte », on va retrouver à l’œuvre deux des meilleurs généraux du Commonwealth, Arthur Currie et John Monash. Cet article propose donc d’expliquer comment ces deux généraux s’y sont pris pour faire sauter cette fortification, avec des techniques et tactiques touchant davantage à la poliorcétique qu’à la simple manœuvre.
1 – LE DERNIER GRAND REMPART DU KAISER
– Pour rappel, la Ligne « Hindenburg » n’est pas la première ligne fortifiée allemande. Érigée en 1917 sur ordre de Ludendorff et Hindenburg, elle s’intègre en vérité à un ensemble fortifié érigé depuis 1915. Originellement structurée en trois parties (une zone avant, une zone de Blockhäuse, une zone de contre-attaque et une zone de réserve), elle s’étend originellement du secteur de Farbus (Pas-de-Calais) jusqu’à l’entrée du Canal de Saint-Quentin. En outre, elle est prolongée à partir de Moeuvres (à l’ouest de Bourlon) par la Ligne Quéant – Drocourt qui est tombée aux mais des Canadiens le 10 septembre. Mais bien plus qu’une triple ligne de défense, « Hindenburg » se caractérise par un ensemble de lignes (2 principales et 7 plus petites) qui protègent les nœuds routiers et logistiques que sont Cambrai et Mézières. Les lignes « Wotan » et « Hindenburg » sont les mieux fortifiées avec leurs Continuer à lire … « Face aux douves et au béton : enfoncer la Ligne « Hindenburg » (27-29 sept. 1918) »