Verdun 1917 : exemple de reconquête par le feu (seconde partie)

3 – L’ATTAQUE DU 20 AOÛT

– L’attaque française démarre à 04h40 par un tir de barrage roulant complété par un barrage donné par les canons de 75 contre les premières lignes allemandes. Comme pour l’automne 1916, l’infanterie progresse de façon minutieusement chronométrée avec l’Artillerie. L’infanterie doit avancer également par étapes échelonnées et de façon méthodique. Chaque division lance d’abord 2 Régiments sur 3 ou 4 et en maintient 1 ou 2 en réserve pour les phases suivantes. Ensuite, les commandants de régiments lancent d’abord 1 bataillon en tête, le quel lance 1 compagnie en tête, suivie des deux autres. Le même schéma se répète pour chaque section au sein desquels opèrent des groupes autonomes de soldats diversement spécialisées (mitrailleurs légers, grenadiers).

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– Aussi, des groupes de servants de canons légers M 37, ou de pièces de montagne, peuvent suivre les vagues d’assaut afin de réduire les Continuer à lire … « Verdun 1917 : exemple de reconquête par le feu (seconde partie) »

Verdun 1917 : exemple de reconquête par le feu (première partie)

Dans la mémoire nationale, Verdun reste incontestablement lié à l’année 1916 et à son cortège de feu et de sang. Du coup, la Seconde bataille de Verdun, celle de 1917, reste assez occultée, l’échec du Chemin des Dames y aidant. Pourtant, c’est bien l’une des victoires – limitées mais nettes – dont pu se prévaloir l’Armée française. Elle fut décidée par Philippe Pétain afin de regonfler le moral d’une armée en pleine crise. Mais comme le souligne Jean-Yves Le Naour, contrairement à une légende, le Commandement français n’arrête pas les offensives pour autant, étant donné qu’on en réclame à Compiègne et à Paris (1). Mais cette-fois, on décide de ne plus réitérer les erreurs commises sous (et par) Nivelle. Ainsi, l’Offensive de Verdun voulue par Pétain – complétée à l’automne par la Bataille de la Malmaison – se veut-elle un succès tactique significatif, créé grâce à une meilleure planification, avec notamment l’utilisation accrue et améliorée de l’artillerie lourde, conformément à ce que le Général disait avant-guerre : « le feu tue ». Mais cette fois-ci, le Commandement n’assigne pas de grand objectif stratégique. Les offensives limitées doivent reprendre des portions du front cédées aux Allemands mais avec une nette portée symbolique.

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1 – LE PLAN OFFENSIF FRANÇAIS 

– Après s’être employé à redresser le moral de l’Armée française durant l’été 1917, en maniant le bâton et la carotte – tout en soignant sa communication et sa popularité* – , Philippe Pétain décide de déclencher une série d’offensives limitées sur une partie « calme » du front. Il décide alors de frapper les positions de la V. Armee allemande (Max von Gallwitz) dans le secteur de Verdun. Or, après la reprise des forts de Douaumont et de Vaux à la fin de l’année 1916, les Allemands ont certes dégarni cette partie du front de divisions mais ne l’ont pas moins renforcé en « s’enterrant » plus solidement sur Continuer à lire … « Verdun 1917 : exemple de reconquête par le feu (première partie) »

La bataille de la Cote 70, autre victoire canadienne (15-25 août 1917)

Alors que les combats font rage dans les Flandres, Haig décide d’alléger le poids de la Fifth Army en lançant une attaque plus au sud, soit dans le bassin minier de Lens, afin de fixer des troupes allemandes. L’objectif est Lens et son bassin minier, un secteur particulièrement difficile à conquérir avec ses terrils,  villages et bourgs détruits (J. Keegan). Cette attaque de soutien est alors confié à la First Army d’Henry Horne. Celui-ci, choisit alors de confier l’attaque au Canadian Corps d’Arthur Currie. Pour la seconde fois donc, après Vimy, 3 divisions canadiennes attaqueront ensemble.

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1 – PRÉPARATIONS

– Au départ, Henry Horne prévoit un assaut contre Lens, précédé et appuyé par un fort concours de l’Artillerie. Mais comme à son habitude, il confère avec ses commandants de Corps. C’est alors que Currie suggère de ne pas attaquer Lens, ce qui serait trop coûteux, mais plutôt la Cote 70, ou la Cote de Sallaumines. La raison est évidente : prendre cette hauteur empêchera les Allemands d’observer les mouvements de la First Army et de régler les tirs de riposte. A l’inverse, sa capture permettra aux Continuer à lire … « La bataille de la Cote 70, autre victoire canadienne (15-25 août 1917) »

Passchendaele (Troisième bataille d’Ypres) : l’impasse de boue – 5

– LA PRISE DE WESTHOEK

– Le 31 juillet, la Fifth Army a emporté son premier objectif (Albrecht-Stellung) mais n’a pas atteint le second. Mais Gough décide de ne pas relâcher la pression et de sécuriser le Plateau de Gheluveld en s’assurant le contrôle de Westhoek, de Glencorse Wood, d’Inverness Copse et Fitzclarence Farm. Sauf que le Lieutenant-General John Davidson, Chef des Opérations du BEF, propose plutôt de retarder l’attaque en attendant la fin du mauvais temps, d’autant qu’une carte trouvée sur un prisonnier indique le positionnement des nids de mitrailleuses pour les premières lignes.
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– Gough souhaite relancer ses 3 divisions combattantes le 31 (24th, 30th et 8th) immédiatement mais Davidson lui souligne que c’est trop précipité et que ces divisions sont fatiguées. Mieux vaut lancer les divisions fraîches pendant que les autres refassent leur force. Gough consent alors à faire entrer en lice ses deux divisions de réserve, soit la 18th (Eastern) de Richard Lee – réputée solide –  et la 25th de Guy Bainbridge. Du coup, l’attaque doit être retardée le temps que s’effectue la relève de chaque Brigade ; En revanche, à cause de l’état abject du sol, il est hors de question d’employer des Tanks qui risqueraient d’être vite inutiles. Selon le plan couché par Gough et Davidson, les deux divisions doivent attaquer avec 2 Brigades (54th et 55th pour la 18th  – 74th et 75th pour la 25th) en laissant leur troisième en réserve pour les phases de consolidation – conquête.

– Sauf qu’avec une pluie incessante qui Continuer à lire … « Passchendaele (Troisième bataille d’Ypres) : l’impasse de boue – 5 »

Museo Storico della Guerra di Rovereto

Chers lecteurs, chères lectrices. J’ai mis à profit deux semaines passées entre les pentes tyroliennes et les églises de Vénétie pour visiter le très intéressant Musée de la Guerre de Rovereto, ville située au sud de Trente (Trentin) à l’est de la partie septentrionale du Lac de Garde qui se trouvait sur la ligne de Front des Alpes entre 1915 et 1918. Les collections de pièces sont assez fournies et présentent des armes, des matériels et des équipements que l’on trouve assez peu en France. En outre, le musée est très informatif sur la Guerre en montagne.

Belle découverte.

 

 

 

Paul von Hindenburg

– Parmi les généraux de Guillaume II, Paul von Hindenburg présente sûrement les états de service les plus remarquables. Il faut dire que la propagande du Kaiser s’est efforcée de le présenter aux Allemands comme le sauveur de la Prusse face aux Russes et comme une sorte de père protecteur du pays durant la Première Guerre mondiale, d’où une grand popularité pendant et après le conflit. Mais aujourd’hui, plusieurs de ses choix stratégiques – décidés en commun avec son « double » Ludendorff en 1917 et 1918 – ont contribué à accélérer la défaite allemande. Figure paternelle et rassurante, il fit consensus comme Président durant les dernières années de la République de Weimar mais contribua lourdement à l’arrivée au pouvoir d’un « vulgaire caporal de Bohème » qu’il méprisait pourtant.

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– CARRIÈRE DE 1864 A 1911

– Fils aîné de Robert von Beneckendorff und von Hindenburg, aristocrate prussien et de Luise Schwickart fille d’un médecin, Paul Ludwing Hans Anton von Beneckendorff und von Hindenburg voit le jour à Posen (aujourd’hui Poznan en Pologne) le 2 octobre 1847. Si par son père, il peut s’enorgueillir de descendre en ligne illégitime de Heinrich VI de Waldeck dit « le Comte de Fer » et même de Martin Luther, Paul von Hindenburg restera longtemps complexé de l’ascendance plus « modeste » de sa mère, même si être fille de médecin au XIXe siècle reste une situation confortable.
Suivant la tradition familiale, comme il le dira plus tard, Paul von Hindenburg entame la carrière des armes, il entre chez les cadets de Wahlstatt en 1864 et en sort deux ans plus tard avec le grade de Leutnant. Le jeune officier se montre courageux et se distingue au feu contre les Autrichiens à Rosberitz, Königrätz et Sadowa (1866) et contre les Français de Napoléon III. Décoré deux fois, récipiendaire du Roten Adlerorder (Ordre de l’Aigle rouge), il a l’honneur de compter parmi Continuer à lire … « Paul von Hindenburg »