Acier et tranchées sur Storiavoce

Chers lecteurs, chers lectrices, l’équipe de de l’excellente radio indépendante consacrée à l’Histoire, Storiavoce, m’a fait l’honneur et le plaisir d’un entretien consacré à mon livre « 1914 – 1918 : batailles et campagnes méconnues » (éditions Maïa, 2019).

Echange disponible via le lien suivant :

https://www.youtube.com/watch?v=mxiSPFjutnU

Bonne écoute !

Guerre d’indépendance irlandaise : les Britanniques contre la guérilla

Quand la Grande-Bretagne décide de réagir aux attaques des nationalistes irlandais, elle se retrouve devant un cas de figure assez unique : une guérilla sur le territoire même du Royaume-Uni. Or, l’Armée britannique a clairement une expérience de contre-guérilla, notamment en Inde, au Kenya ou en Afrique du Sud. Sauf que dans le cas irlandais, il s’agit de lutter contre des sujets de la Couronne (avec des droits civiques réduits, il est vrai) et non pas contre des rudes fermiers boers ou des tribus africaines. Cette fois, l’ennemi possède une nette culture politique et maîtrise mieux la propagande. Mais Londres va d’abord miser sur la seule force militaire sans parvenir à mettre fin à la guérilla, même si les forces armées vont marquer des points. Finalement, la solution viendra de la politique.

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1 – L’OPTION PARAMILITAIRE

En 1919, l’IRA mène la vie dure à la Royal Irish Constabulary, avec toute une campagne d’intimidation. La population catholique irlandaise s’y joint en ostracisant littéralement des communautés locales, les familles des membres de la RIC. Si bien que face à un adversaire quasiment insaisissable et une population de plus en plus hostiles, la RIC accuse une alarmante chute du moral qui cause un accroissement des démissions. Le Gouvernement de Lloyd-George décide en premier lieu de renforcer la Royal Irish Constabulary. Contrairement à ce que l’on a prétendu par la suite, Sir Henry Wilson (Chef d’état-major impérial, CIGS) estime que la situation en Irlande est suffisamment explosive et l’emploi de l’Armée mettrait le feu aux poudres. Ainsi, contrairement à ce que l’historiographie irlandaise a avancé, Wilson penche pour l’augmentation des effectifs de police. Or, il est impossible de transférer une force de police de l’Angleterre à l’Irlande. Une première solution – radicale – est avancée au Cabinet de David Lloyd-George par Sir John French (l’ancien commandant du British Expeditionnary Force de 1914 à fin 1915), Lord Lieutenant d’Irlande. Dans le contexte de démobilisation de l’Armée victorieuse de 1918, French prône ni plus ni moins le recrutement d’anciens officiers et soldats. French, puis ensuite

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De la Moselle à la Sarre : l’insuccès de Patton sur le West-Waal (Nov-Déc 1944)

Durant toute la première moitié de décembre, forte de la chute de Metz, la Third US Army de Patton va s’efforcer de franchir la Sarre, dont le franchissement assurerait aux forces alliées le contrôle d’un bassin industriel et minier du Troisième Reich. Patton pense, à tort, que les Allemands sont tout près de l’effondrement et qu’ils seront incapables de résister. Grisé par son succès et obnubilé par une sorte de mirage, il imagine toujours pouvoir obtenir un succès stratégique qui précipiterait la fin de la guerre avant Noël. Mais le manque de moyens de son armée, le mauvais temps et la défense de la Heer, plus robuste qu’imagine, vont mener à un échec opérationnel net. Échec masqué par la prise de Metz mais qui est à replacer dans un contexte plus stratégique.

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1 – OPTIONS

Suite à la chute de Metz, Patton est alors optimiste. Après 13 jours de combat, les avant-gardes du XX US Corps signalent peu de résistance au nord entre Sarrebourg et Sarrelouis. Patton décide d’en profiter. Il assigne à Walker l’objectif de Merzig, ville située entre les deux villes mentionnées. Hélas, Bradley refuse de lui céder la 83rd US ID (R.C. Macon). C’est donc seulement avec 2 divisions (10th Armored et 90th US ID), dont une sérieusement entamée, que Walker commence la manœuvre en attendant les renforts de Metz. Dans le même temps, Patton décide de relancer l’attaque du XII US Corps en direction de Sarrebrück, espérant qu’en engageant son armée sur un large front, les lignes allemandes craquent d’un moment à l’autre. Le 27 novembre, pensant que Patton tient un succès opérationnel, qui pourrait être couplé avec un autre venu du 6th US Army Group (Seventh US Army et Ire Armée française) en Alsace, Eisenhower ordonne que la Third US Army investisse le Bassin de la Sarre, ce qui priverai l’Allemagne nazie de mines et d’industries. « Ike » assigne alors à Patton l’objectif de Sarre-Union. A ce stade de la campagne, le front de l’armée de Patton s’étend de Béning-lès-Saint-Avold (aile gauche du XX Corpsjusqu’à Mackwiller, à la soudure avec l’aile gauche de la Seventh US Army d’Alexander M. Patch (XV US Corps). Le 1er décembre, Patton publie une directive opérationnelle confiant une nouvelle offensive aux 35th US ID, 80th US ID et 6th Armored Division, soit la gauche du XII US Corps, pour le 4. L’objectif d’Eddy est de percer la partie de la Ligne Maginot qui surveille la Sarre au nord-est de Farbersviller. La 6th Armored doit avancer sur Sarreguemines, tandis que son flanc gauche – en jonction avec la 80th US ID –  doit s’emparer du plateau de Cadenbronn qui domine la Sarre. Heureusement, les troupes allemandes qui gardent le secteur sont 

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« Midway » par Roland Emmerich. Encore du grand spectacle pétaradant. Mais…

Roland Emmerich a son public, c’est certain. Il faut dire que le réalisateur de films tels « Independance Day » (I et II), « The Patriot » ou encore « 2012 » ne fait pas l’objet de salves favorables de la part des critiques, dont le feu se concentre sur son goût pour une mise en scène spectaculaire, avec l’appui immodéré d’effets spéciaux. Il est également souvent brocardé pour ses opinions sur une hypothétique fin du monde ou encore, sur son fétichisme guerrier (voire militariste pour certains). Toutefois, Acier & Tranchées ne prétend pas se mettre à la place de critiques de cinéma, sûrement bien plus habilités que nous à livrer une critique plus complète du film. Nous nous contenterons de relever les défauts techniques du film qui nous ont paru être soulignés. Cela dit, le propos de cet article est de commenter le film d’Emmerich à travers le prisme de l’Histoire militaire.

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– En cette année 2019, Emmerich a décidé de revenir à une dimension plus historique, avec « Midway ». Cette bataille aéronavale décisive avait déjà fait l’objet d’un traitement cinématographique en 1976. « La bataille de Midway » de Jack Smight, avec Charlton Heston, Henry Fonda, Glenn Ford, Robert Wagner et Toshirô Mifune, reste encore un très bon film de guerre qui s’attache à raconter l’ensemble de la bataille de Midway. Même si le film utilise des « stock shots » d’images d’archives et d’autres films, il reste quand même intéressant à visionner, en dépit de son âge. Avec son « Midway », Roland Emmerich offre, comme l’on pouvait s’y attendre, un film de guerre à grand spectacle et à grands renforts d’effets spéciaux. Mais cette fois, c’est à bien meilleur escient que de précédentes productions.

[NB : les paragraphes qui suivent révèlent des éléments du films.]

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Bruyères, (Vosges, 1944) : le « Bataillon perdu » et la gloire sanglante des « Nisei »

En octobre 1944, suivant les plans du General Jacob L. Devers, Alexander M. Patch a déclenché son offensive contre la Vosgens-Stellung. Tenue par les éléments aux effectifs réduits de la 19. Armee (Kurt von der Chevallerie), la « VS » a été constituée pour empêcher les Alliés de déboucher sur la Plaine d’Alsace et donc, sur la rive ouest du Rhin, conformément à la stratégie d’Hitler. La « VS » est constituée de points d’appuis et lignes de tranchées creusés à flanc de monts. Les fortifications allemandes profitent également de l’épais couvert de la forêt vosgienne mais aussi de la météorologie, exécrable en cet automne 1944. Enfin, le terrain difficile nuit à la mobilité de l’armée américaine, handicapée par sa motorisation et sa mécanisation supérieure. L’aviation tactique américaine, très redoutée, est muselée par la pluie et le brouillard. Mais si les mitrailleuses ne manquent pas, l’artillerie a été « vampirisée » pour renforcer le dispositif prévu pour l’Offensive des Ardennes. L’OKH espère retarder suffisamment longtemps le 6th AAG avant de déclencher l’offensive en Belgique.
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Mais comme le signale Nicolas Aubin, face aux forces limitées de la 19. Armee, les Américains alignent plusieurs de leurs meilleures grandes unités, conduites par des généraux de talent. En premier lieu, Alexander M. Patch qui a la charge de coordonner les actions de la Seventh US Army dans le massif vosgien, en coordination avec la Ire Armée française dans les Hautes-Vosges et la région de Belfort – Montbéliard. Rappelons que Patch a dirigé la conquête de Guadalcanal et le débarquement de Provence, ce qui fait de lui un spécialiste des actions opérationnelles dans des terrains difficiles (accentués et clos, notamment). Patch a confié au

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« Gettysburg » de Ron F. Maxwell (1993)

Ce n’est pas un film, c’est un tableau !

Réalisé en 1993 par le cinéaste indépendant Ronald F. Maxwell, « Gettysburg » est une adaptation du roman « Killers Angels » de Michael Shaara (Prix Pullitzer 1975).

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Âgé de bientôt trente ans,
« Gettysburg », fresque de guerre de quatre heures, a vieilli mais suffisamment et assez honorablement pour rester très prisé des cercles de cinéphiles amateurs de films de guerre ou intéressés par la Guerre de Sécession (American Civil War). Quelques plans sont saccadés, notamment lors de la marche des Virginiens de Pickett. A l’inverse, d’autres séquences, alternant plans resserrés et grand angles permettent d’apprécier les combats reconstitués à leur juste valeur. Et on ne peut qu’apprécier le travail du directeur de la photographie, Kees van Oostrum. En revanche la toute dernière scène gâche un peu le final pour son « sentimentalisme » un peu trop hollywoodien. Enfin, le film est bien rythmé par la musique de Randy Edelman. Continuer à lire … « « Gettysburg » de Ron F. Maxwell (1993) »

La bataille d’Arracourt (Campagne de Lorraine de 1944)

1 – SITUATION : PATTON FREINE !

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– Patton ne poursuit qu’un seul objectif : franchir le Rhin et porter le fer en Allemagne. Mais pour cela, il faut que sa Third US Army franchisse la Moselle et la Seille, tout en dégageant la place de Metz, puissamment fortifiée par la 1. Armee allemande (Kurt von der Chevallerie). Mais, comme l’a montré Nicolas Aubin, les plans établis par l’état-major de la Third US Army (Koch et Gaffey) sont particulièrement brouillons et s’appuient sur des renseignements lacunaires. Ainsi, Harris W. Walker, commandant du XX Corps (5th et 90th Infantry Divisions ; 7th Armored Division), n’a qu’une connaissance parcellaire de la disposition des forts français qui ceinturent Metz. Mais Patton ordonne à Walker de prendre Metz, en espérant que la défense allemande ne sera que très faible. Mais les généraux américains déchantent très vite. Alors que le temps est exécrable – la boue cassant la mobilité du XX Corps – 2 divisions de Walker (la 5th d’Irwin et la 7th Armored de Silvester) établissent bien une tête de pont à Arnaville aux prix d’engagements coûteux. Mais les 2 divisions s’engoncent dans des combats d’attrition qui ne débouchent pas sur la percée escomptée au sud de Metz. Avec sa pince nord sérieusement émoussée, Patton ne peut espérer dégager Metz avant octobre. Comme le signale d’ailleurs Nicolas Aubin, l’allongement des lignes du « Red ball express » a certes été préjudiciable à Patton mais ce dernier disposait clairement des forces nécessaires pour prendre Metz. Mais il n’a pas su les utiliser, ni planifier une bonne attaque.

– Sur un plan plus opérationnel, il y a plus grave pour Patton. Premièrement, il lui manque le VIII Corps de Troy H. Middleton (3 divisions) qui est retenu en Bretagne pour faire tomber la Festung « Brest », Eisenhower souhaitant voir tomber le port breton pour l’automne*. D’autre part, 6th Armored Division (R.W. Grow), accourue de l’ouest de Bretagne, est encore sur les routes. Si Patton peut bien compter sur 3 Corps d’armées (XX, XII et XV) – lesquels adoptent une formation « triangulaire » à 2 DI et 1 DB – il lui manque une unité de réserve dont les forces pourront être intégrées dans le second échelon offensif. Or, ça n’est pas le cas. Le XX Corps de Walker est déjà englué devant Metz (et n’a d’autre issue que de prendre la place). Le XII Corps de Manton S. Eddy, l’un des meilleurs subordonnés de Patton (avec les 35th ID, 80th US ID et 4th Armored Div.) s’en sort mieux. Après une 

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Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri : « Barbarossa. 1941. La Guerre absolue » (Passés Composés)

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Un monument historiographique ! Le qualificatif n’est pas galvaudé. Après « Joukov » et « Grandeurs et misères de l’Armée Rouge », le duo formé par Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri a publié, pour la rentrée un ouvrage de plus de huit-cent pages consacré à l’Opération « Barbarossa », fruit de plusieurs années de recherche à quatre mains, au milieu d’archives allemandes et russes.

– « Barbarossa » présente la grande originalité de ne pas se concentrer exclusivement sur l’aspect militaire de l’opération. En effet, loin de n’avoir été qu’une campagne militaire stricto sensu, « Barbarossa » a été un affrontement titanesque entre deux systèmes totalitaires, avec ses dimensions politiques, géopolitiques, économiques et idéologiques. La première partie de l’ouvrage livre des lignes passionnantes sur les racines culturelles et psychologiques du plan d’invasion de Continuer à lire … « Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri : « Barbarossa. 1941. La Guerre absolue » (Passés Composés) »

Benoît Rondeau : « Être soldat d’Hitler » (Perrin)

On pense tout savoir sur la Wehrmacht. Cependant, l’armée d’Hitler (Heer, Kriegsmarine et Luftwaffe) fait encore l’objet de visions partielles et lacunaires, couplées à une forme de fascination pour le Feldgrau et les Panzer.
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Benoît Rondeau, historien spécialiste de l’Armée allemande et auteur d’une biographie d’Erwin Rommel nous propose une exploration des forces armées du Troisième Reich. L’ouvrage n’est pas une étude Continuer à lire … « Benoît Rondeau : « Être soldat d’Hitler » (Perrin) »

L’emploi des chars et canons d’assaut en Normandie – 3/3


PARTIE 3 : LES AMÉRICAINS

La campagne de Normandie a bien montré que les chars américains restaient inférieurs technologiquement aux « fauves » allemands, Washington ayant privilégié la quantité au détriment de la qualité. Il ne faut pas oublier que cette logique répondait aux besoins d’une guerre de masse. Durant le conflit, les Américains seront toujours en mesure de remplacer leur matériel perdu au combat grâce à leur industrie de guerre. Par conséquent, à rebours de la Panzerwaffe, les First et Third US Armies ont clairement utilisé leurs blindés dans une logique offensive, que ça soit en appui des unités d’infanterie ou en exploitation de percée. Hasardeuse dans le bocage, l’utilisation des forces mobiles mécanisées par les Américains a trouvé sa maturité lors de l’Opération « Cobra ». Le sens tactique et l’agressivité des commandants de divisions et de Combat Commands ont beaucoup bénéficié aux opérations de manœuvre. Mais si les blindés américains ont été employés avec succès, c’est également grâce à une puissante logistique et à leur intégration dans un ensemble offensif qui a été redoutable durant la campagne de Normandie.

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1 – MATURATION D’UNE DOCTRINE
NÉE DE LA GRANDE GUERRE

– L’US Tank Corps naît le 1er janvier 1918 quand les Américains font la connaissance des Tanks britanniques et des Renault FT français. Confiée au Colonel Samuel Rockenbach, la mise sur pied des unités blindées américaines doit beaucoup à un Major de Cavalerie du nom de George S. Patton Jr. qui se « convertit » très vite à la mécanisation. A la fin de l’année 1917, il suit de près à la Bataille de Cambrai et correspond avec la tête pensante du Royal Tank CorpsJohn Frederick Fuller. En mars 1918, c’est avec 10 chars que Patton entraîne les deux premières compagnies qu’il a formées. C’est aussi Patton qui pose la doctrine américaine en matière d’emploi des chars. Piochant chez les Britanniques comme chez les Français, Patton insiste sur un double rôle des chars : la rupture pour les tanks lourds et l’exploitation de la percée pour les chars légers. Lors des offensives de l’automne 1918 (Saint-Mihiel, franchissement de la Ligne « Hindenburg » et « Meuse-Argonne »), les divisions américaines sont appuyées par 1 bataillon de chars. Mais la coopération infanterie-char chez les Américains n’est pas du niveau de celle des Britanniques et des Français. Cependant, Patton a déjà posé les bases de l’emploi des chars chez les Américains, avec une prépondérance nette pour le rôle offensif.

– Durant l’Entre-deux-Guerres, la démobilisation, l’isolationnisme et la crise économique de 1929 ne sont guère propices au développement de l’arme blindée, même si quelques cerveaux comme Patton y réfléchissent hardiment. Mais il faut bien voir que les Américains reprennent vite l’idée du char à tourelle mobile des Français. Ils recherchent la conception d’engins à bonne mobilité, polyvalent, économiques à produire et pouvant tirer tous azimuts. Mais les engins lancés dans les années 1930 (comme le M2), se révéleront 

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