– Au sein du Grand Quartier Général, rappelons que le 2e Bureau est en charge du renseignement militaire et donc, l’espionnage. En somme, les yeux et les oreilles du GQG pour connaître les intentions des Allemands. Il est dirigé par le Général Charles-Joseph Dupont, polytechnicien et artilleur de formation qui a suivi le développement de la même arme côté allemand. A la fin de 1915, grâce à la présence d’agents et d’informateurs qui agissent dans les territoires occupés, les services du Général Dupont notent un « renforcement constant des Allemands » dans la RFV. Le 2e Bureau établit ensuite que les Allemands lanceront une attaque une première attaque sur la rive droite de la Meuse avant d’attaquer sur la rive gauche. Dans son journal de guerre, le Général Edmond Buat fait lui aussi mention d’un transfert de dix divisions allemandes de la Russie au Front de l’Ouest entre septembre et novembre. Mais l’état-major de Joffre ne semble Continuer à lire … « Verdun : le renseignement français et son utilisation »
Catégorie : Opérations
18 janvier 1916 : Evacuation des Serbes à Corfou
– Pendant près d’un an, après la lourde défaite infligée à Vienne sur la Kolubara, le front austro-serbe est resté calme. A Paris, le GQG presse les officiers serbes en liaison à Paris d’inciter le Régent Alexandre Karagjeorgjevic à lancer des offensives sur la Save. Au moins, pense-t-ton, cela incitera les puissances centrales à mobiliser des forces dans les Balkans. Mais au comme le rapporte le Général Edmond Buat dans son Journal, au grand désarroi de la Direction des Théâtres d’opérations extérieures, les Serbes n’attaquent pas. Ils préfèrent garder leurs maigres forces en place car craignent – à raison – que les Empires centraux tentent une nouvelle invasion.
– Plus grave encore, en dépit des démarches de diplomates Britanniques et Français, la Bulgarie du Roi Ferdinand Ier s’est rangée du côté des Empires centraux. Cet autre royaume n’a toujours pas digéré le retournement de Belgrade en 1912 à la fin des Guerres balkaniques et veut lorgne sur plusieurs pans du territoire serbe. Vienne, Berlin et Sofia mettent alors au point un plan d’invasion de la Serbie destiné à anéantir définitivement la résistance du petit royaume. Belgrade espère une intervention de la Grèce avec laquelle elle est liée par un traité d’alliance (1912) mais le Gouvernement d’Athènes ne bouge pas, tiraillé entre les pro-Entente et les partisans des puissances centrales. Avec le ralliement des Bulgares, Berlin et Vienne disposent de 300 000 hommes contre 200 000 Serbes. Pire encore, ceux-ci ont connu une première épidémie de typhus dans leurs rangs et manquent cruellement de munitions comme d’armes lourdes.
– L’offensive contre Belgrade est confiée au vieux mais compétent Continuer à lire … « 18 janvier 1916 : Evacuation des Serbes à Corfou »
Le plan d’attaque allemand de Verdun
1 – VERDUN, UN SECTEUR PEU PROPICE POUR UNE PERCÉE ?
– Permettons-nous d’abord un bond en arrière dans le temps. Verdun a toujours eu une place particulière dans l’histoire des frontières de la France, du fait de son positionnement sur la Meuse. Autant même dire qu’elle a eu presque la vocation d’être une place forte. Camp romain pendant la Haute Antiquité (Virdunum), puis Castrum dès le IIIe siècle, c’est sous ses murs qu’en 843 les trois fils de Louis le Pieux et petits-fils de Charlemagne signent l’agonie de l’Empire carolingien. Ville et Évêché de Lotharingie située non loin du royaume rival de Francie occidentale, puis terre de l’Empire germanique elle connaît une série de travaux de fortifications. Au XVIe , elle connaît les terribles affrontements entre Habsbourg et derniers Valois avant de passer définitivement dans le giron français sous Louis XIII, ce qui la place en surveillance du Duché de Lorraine, terre fidèle à Vienne. Sous Louis XIV, elle devient une ville de garnison et sous ses successeurs. Elle conserve ce statut durant l’Empire et les régimes successifs. Après la guerre de 1870, Verdun se retrouve à proximité des frontières du IInd Reich. devient un secteur fortifié intégré dans le système défensif du Général Seré de Rivières. Dès 1873 et jusqu’en 1913, plusieurs régiments y stationnent et d’importants travaux de fortifications sont entrepris, surtout sur la rive droite de la Meuse au nord et à l’est de la ville. Son système défensif, que nous détaillerons plus tard, se compose de forts et de différents ouvrages.

– En revanche, quand on se penche sur une carte, on constate curieusement Verdun n’est pas l’objectif stratégique offrant les plus grandes opportunités pour une percée. Certes, permettait-elle de passer l’obstacle naturel que représente la Meuse mais elle n’est ni un nœud routier, ni un nœud ferroviaire de grande importance. La seule voie ferrée (« Le Meusien ») qui y passe relie Sainte-Menehould vers l’ouest. En somme, rien qui Continuer à lire … « Le plan d’attaque allemand de Verdun »
Front du Caucase : la bataille de Sarikamis (1914-1915)
– Tout récemment, de vives tensions entre la Russie et la Turquie ont alimenté l’actualité internationale. C’est l’occasion de revenir sur les combats du Caucase d’il y a cent ans méconnus en France. A l’image front austro-italien dans les Alpes, les combats entre les troupes de de Mehmet VII et celui de Nicolas II se sont déroulés dans un environnement particulièrement difficile et en haute altitude.
– Bref retour en arrière. D’abord neutre, « l’Homme malade de l’Europe » entre en guerre aux côtés des puissances centrales le 26 octobre 1914. Se regardant en chiens de faïence depuis la fin de la Guerre russo-turque (1877-1878), Saint-Pétersbourg et Constantinople se déclarent mutuellement la guerre. Depuis 1854, les deux empires se sont affrontés deux fois, l’un pour étendre son influence sur les Balkans (création de la Bulgarie indépendante et soutien aux Slaves durant les Guerres balkaniques) et l’autre pour s’y maintenir. Ainsi, à la fin 1914, des escadres turques bombardent les ports russes de Sébastopol, Feodosia, Yalta, Odessa et Novorossiïsk.
1 – SITUATION STRATÉGIQUE
– N’ayant pas les moyens de riposter par ses moyens navals réduits (et encore moins de s’assurer le contrôle des Détroits), l’état-major de Nicolas II décide de répliquer en attaquant depuis la frontière entre les deux Empires, c’est-à-dire, le Caucase, plus précisément la Transcaucasie (ou « Petit Caucase ») qui représente la Continuer à lire … « Front du Caucase : la bataille de Sarikamis (1914-1915) »
8 décembre 1914 – Victoire navale britannique des Falklands (résumé)
Aujourd’hui, quittons les tranchées pour les flots glacés de l’Atlantique sud.
– Début décembre 1914, après avoir battu l’escadre du Rear-Admiral Cradock au large des Îles Coronels dans le Pacifique (Chili), l’escadre de l’Admiral Maximilian Graf von Spee (croiseurs lourds « Gneisenau » et « Scharnhorst » ; croiseurs légers « Leipzig », « Dresden » et « Nürnberg ») décide de franchir le Cap Horn pour attaquer les positions britanniques des Malouines, non loin du détroit de Magellan.
– Entretemps, à Londres, l’Amirauté britannique que dirige Sir Winston Churchill a décidé de prendre une revanche sur la Kriegsmarine. Une puissante division de surface est réunie en Grande-Bretagne sous la direction du Rear-Admiral Sir Frederick Sturdee. Celui aligne les dreadnoughts (croiseurs de bataille) HMS « Invincible » et « Inflexible » puissamment armés de pièces de 305 mm, ainsi que les croiseurs HMS « Bristol », « Carnavon », « Cornwall » et « Kent ». Traversant l’Atlantique du nord au sud, les deux cuirassés rallient Port Stanley le 1er novembre, rejoignant deux vieux croiseurs rescapés de la défaite des Coronels, les HMS « Canopus » et « Glasgow ».
– La chance est du côté de la Royal Navy. En effet, Continuer à lire … « 8 décembre 1914 – Victoire navale britannique des Falklands (résumé) »
Centenaire des combats du Linge (Front des Vosges)
– Situé dans les Vosges moyennes, plus précisément entre les localités de Hohrod (au sud) et d’Orbey (juste au nord de Munster), le champ de bataille du Linge (nom original : « Gazon de Leinge ») a la particularité d’être l’un des mieux conservés parmi ceux que compte le territoire français. En effet, même après entretien et restauration(s), le visiteur peut parcourir les abris bétonnés et autres installations défensives édifiées par les troupes allemandes.

http://barberot.vanmastrigt.eu/
– En revanche, les combats du Linge sont moins connus que les grandes batailles de 1915-1916, où même que ceux du « Vieil Armand » plus au sud. Sans doute en raison de leur caractère moins spectaculaire du point de vue des effectifs. Il n’empêche que le Corps des Chasseurs à Pied y à payer le prix du sang pour des résultats quasi-négligeables. Les combats du Linge ont peu fait l’objet d’études en Histoire militaire. Nous reprendrons ici les lignes de « La Grande Guerre du XXe siècle ».
– Avec le Rain des Chênes, le Hohrothberg et le Continuer à lire … « Centenaire des combats du Linge (Front des Vosges) »
Seconde offensive de Champagne (suite et fin)

– Après deux jours de combats qui n’ont pas vu la percée escomptée, le Général de Castelnau ordonne de faire une pause avant de reprendre l’attaque au début du mois d’octobre.
Le 6, l’assaut reprend avec des efforts accrus contre la butte de Tahure, la butte de Souain et la Ferme de Navarin, respectivement à la gauche de la IIe Armée et à la droite de la IVe Armée.
– Le Bois-Sabot est un bosquet transformé en forteresse qui défend l’accès de la route Souain – Tahure par l’est. La prise de ce Continuer à lire … « Seconde offensive de Champagne (suite et fin) »