Durant tout le mois d’octobre, suite à l’échec d’Arnhem et à la stagnation du front britanniques sur l’Escaut, Patton a été contraint de ronger son frein. Mais il reste obnibulé par deux objectifs : prendre Metz et porter le fer en Allemagne. Patton l’ambitieux projet de franchir la Sarre et d’atteindre le Rhin – voire Francfort – après avoir forcé la Ligne Maginot et le Westwall. L’attitude du général américain s’en ressent même. Il s’isole de longues heures dans son bureau d’état-major en fixant ses cartes. Il y a clairement une question d’ego dans son projet. Patton veut être le premier général allié à entrer en Allemagne afin de convaincre Eisenhower de bien fondé de son entreprise. Mais aussi pour damer le pion à Montgomery – qu’il déteste – en perte de crédibilité suite à l’échec en Hollande.
1 – CONTEXTE OPÉRATIONNEL ET PLANS AMÉRICAINS
Fin octobre 1944, Patton se montre enthousiaste. La raison ? Omar N. Bradley, commandant du 12th US Army Group (First et Third US Armies) a octroyé la priorité du ravitaillement à Patton. Actant de l’enlisement sanglant dans les secteurs d’Aix-la-Chapelle et de la Forêt d’Hürtgen, Bradley s’est rangé à l’option défendue par Patton depuis la fin de l’été, soit de percer sur la Sarre pour pénétrer sur le territoire allemand. Du coup, Bradley donne priorité des fournitures à la Third US Army, ce que lui accorde Eisenhower. Patton reçoit ainsi 2 000 tonnes de ravitaillement par jour en plus de l’appui de plusieurs unités d’appui tactique de la IX USAAF, notamment du redoutable XIX Tactical Air Command. Ce dernier ayant pu se constituer plusieurs aérodromes pour ses chasseurs-bombardiers en Champagne. En revanche, Bradley détourné le VIII US Corps de Troy H. Middleton (occupé à Brest en septembre) vers la First US Army de Hodges pour l’engager dans la Forêt d’Hürtgen. Résultat, le dispositif de Patton ne s’en trouve pas renforcé, puisqu’il doit compter sur seulement deux Corps, là où Hodges peut en compter 4. Mais Bradley a octroyé à Patton le contrôle opérationnel de la 83rd US Infantry Division (R.C. Macon) qui fait face à la ligne Grevenmacher – Sarrebourg – Remich et qui forme la « soudure » entre l’aile droite d’Hodges et l’aile gauche de Patton. Comme l’explique toujours Nicolas Aubin, Patton et son état-major piloté par
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