La Bataille de la Selle (8-23 octobre 1918)

Après la percée de la Ligne « Hindenburg » sur les Canaux du Nord et de Saint-Quentin, les Forces Britanniques qui opèrent entre Douai et Saint-Quentin sont en mesure d’atteindre Cambrai et le Cateau et d’exercer une puissante pression sur les troupes allemandes des Heeres-Gruppen « Rupprecht » et « von Böhn », en coordination avec l’action du Groupe d’Armées des Flandres du Général Degoutte et les forces franco-américaines qui effectuent une poussée entre sur la Vesle et la Meuse, comme dans l’Argonne.

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1 – SITUATION

– Comme l’explique le Colonel Michel Goya dans son dernier ouvrage « Les vainqueurs », les Britanniques sont en mesure de jouer le rôle principal en cette dernière phase de la guerre, car Philippe Pétain le veut. En effet, le Généralissime de l’Armée française sait qu’après les intenses combats de l’été, ses troupes sont épuisées. Pétain veut donc limiter la casse chez ses Poilus afin d’éviter tout effondrement moral. C’est pour cette raison qu’il est disposé à laisser la politesse à Haig qui ne s’en trouve guère offusqué, bien au contraire (1)  En dépit des lourdes pertes de l’année 1918, les Alliés ont réussi à maintenir un niveau de forces encore acceptables. Mais comme l’explique l’historien britannique Peter Hart, le BEF dispose d’une artillerie et d’une logistique tellement puissante que la progression doit, paradoxalement, s’effectuer méthodiquement pour Continuer à lire … « La Bataille de la Selle (8-23 octobre 1918) »

Face aux douves et au béton : enfoncer la Ligne « Hindenburg » (27-29 sept. 1918)

– Grâce à leur série d’offensives lancées en août et septembre, les forces du Commonwealth se sont considérablement approchées des fortifications de la Ligne « Hindenburg » (ou « Siegfried-Stellung » pour les Allemands). Pour le coup, les troupes de Douglas Haig se trouvent face à un véritable rempart bétonné et maçonné qui leur barre le passage entre le Front des Flandres et le nord de l’Aisne, leur interdisant le franchissement des Canaux du Nord et de Saint-Quentin. Pour « enfoncer la porte », on va retrouver à l’œuvre deux des meilleurs généraux du Commonwealth, Arthur Currie et John Monash. Cet article propose donc d’expliquer comment ces deux généraux s’y sont pris pour faire sauter cette fortification, avec des techniques et tactiques touchant davantage à la poliorcétique qu’à la simple manœuvre.

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1 – LE DERNIER GRAND REMPART DU KAISER

– Pour rappel, la Ligne « Hindenburg » n’est pas la première ligne fortifiée allemande. Érigée en 1917 sur ordre de Ludendorff et Hindenburg, elle s’intègre en vérité à un ensemble fortifié érigé depuis 1915. Originellement structurée en trois parties (une zone avant, une zone de Blockhäuse, une zone de contre-attaque et une zone de réserve), elle s’étend originellement du secteur de Farbus (Pas-de-Calais) jusqu’à l’entrée du Canal de Saint-Quentin. En outre, elle est prolongée à partir de Moeuvres (à l’ouest de Bourlon) par la Ligne Quéant – Drocourt qui est tombée aux mais des Canadiens le 10 septembre. Mais bien plus qu’une triple ligne de défense, « Hindenburg » se caractérise par un ensemble de lignes (2 principales et 7 plus petites) qui protègent les nœuds routiers et logistiques que sont Cambrai et Mézières. Les lignes « Wotan » et « Hindenburg » sont les mieux fortifiées avec leurs Continuer à lire … « Face aux douves et au béton : enfoncer la Ligne « Hindenburg » (27-29 sept. 1918) »

L’Offensive Meuse-Argonne (Sept-Nov. 1918) – 1

Si Pershing l’avait lu, il aurait poussé des cris d’orfraie et aurait crié au scandale. Le 29 septembre 1918, l’incontournable Edmond Buat couche dans son journal, une ligne aussi révélatrice que lapidaire : « l’état des forces américaines est lamentable ». Rappelons que Buat n’est pas un obscur général de division mais Aide-Major Général, soit le numéro 3 de l’Armée française. Autant dire que grâce à son poste, Buat est au courant des informations qui remontent depuis les différentes parties du front. Ici, le général français fait référence à l’Offensive « Meuse-Argonne » à laquelle les Américains participent activement mais avec des résultats bien en-deçà des espérances de Foch et Pershing. En fait, cette offensive – toujours méconnue – est marquée par une dichotomie entre la maturité tactique et technique française avec l’inexpérience des forces américaines. Et ce, alors que les forces allemandes sont nettement amenuisées.

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1 – CONTEXTE STRATÉGIQUE ET OBJECTIFS

– Chez les Alliés,  au regard du net avantage pris sur la Kaisersheer, quasiment tout le monde est d’esprit offensif en ce premier tiers de septembre 1918. Dans la logique des offensives roulantes de la « Campagne des Cent jours », Ferdinand Foch décide de lancer une série d’offensives coordonnée avec les armées alliées et dans un mouvement convergent vers l’axe Cambrai – Mézières. Preuve que la manière de conduire la guerre a muté, Foch ne privilégie plus une seule portion du front mais regarde l’ensemble de la ligne. Si l’on doit reprendre une image sportive, alors que Ludendorff cherchait à donner un coup direct décisif, Foch frappe son adversaire des pieds et des mains, de face comme dans les flancs. Au début du mois de septembre, Foch consulte tout le monde. Comme le rapporte Edmond Buat, les Britanniques sont enthousiastes. Foch s’entretient avec Continuer à lire … « L’Offensive Meuse-Argonne (Sept-Nov. 1918) – 1 »

Septembre-Octobre 1918 : la victoire alliée dans les Balkans

– Réputée injustement inutile et incompétente, l’Armée d’Orient avait reçu les surnoms méprisants de « Jardiniers de Salonique » de la part de George Clémenceau et de « Side Show » par David Lloyd-George (Ministre des Armements, puis Premier Ministre à partir de 1917). Les soldats d’Orient vont donc être les oubliés des communiqués officiels. Pourtant pour l’historien militaire britannique Sir Basil Lidell-Hart et pour le Général André Beaufre, la campagne du Général Louis Franchet d’Espérey a été exemplaire, car elle s’est caractérisée par une « manoeuvrist approach », ainsi que par une approche indirecte (exploitation systématique des faiblesses de l’ennemi, exploitation en profondeur de l’espace). Nous nous concentrerons ici principalement sur l’année 1918.

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1 – ETAT DES FORCES : AVANTAGE AUX ALLIES

– Sur le front des Balkans, les forces de la Quadruplice se sont nettement amenuisées. le General der Artillerie Friedrich von Schlotz (1851-1927) qui commande le Heeres-Gruppe « von Scholtz » mêlant au départ Allemands et Bulgares, ne compte plus qu’une division allemande dans tous ses effectifs. La XI. Armee de Kuno von Steuben  ne compte plus qu’une seule division allemande pour cinq bulgares. En fait, on peut constater que sur le terrain, la Bulgarie dont les troupes sont démoralisées, reste le principal adversaire. La XI. Armee allemande de Kuno von Steuben (5 divisions bulgares réparties dans les LXI. et LXII. Armee-Korps) tient une ligne entre le Lac Prespa et la Tcherna. La 1re Armée bulgare tient  la Vallée du Vardar, tandis que les 3e et 4e font face aux Britanniques et aux Grecs entre le Vardar et la Strouma. En revanche, les soldats bulgares, comme leurs compatriotes, sont affamés et épuisés. L’économie du petit royaume, basée essentiellement sur l’agriculture, est complètement mise à mal par le blocage de la Méditerranée par les Alliés. Les pénuries ont accru le mécontentement des soldats et les désertions ont sensiblement augmenté. Seule consolation pour les fronts de Macédoine et de Thrace, les Bulgares peuvent encore compter sur des pièces d’artillerie lourde servies par des Allemands.

– Remises sur pied par les efforts d’Adolphe Guillaumat, les Armées Alliées d’Orient sont opérationnelles à Continuer à lire … « Septembre-Octobre 1918 : la victoire alliée dans les Balkans »

Atteindre la Ligne « Hindenburg » (août-sept. 1918) – Partie 1

Rappel : le 10 août, la Fourth Armee dut arrêter sa puissante offensive aux portes de Chaulnes, tandis que les Ire et IIIe Armées françaises durent se contenter d’une progression plus limitée – mais réussie – vers Noyon et Tergnier, après avoir libéré Montdidier. Mais au lendemain de cette victoire, Foch demande aux Britanniques de relancer leur offensive pour faire sauter le verrou que représente la Somme. Foch souhaite en fait étendre la Bataille de Picardie en lançant une série d’offensives afin de reconquérir le terrain perdu depuis le mois de juin. Foch et Haig vont pouvoir compter sur un contexte très favorable marqué par le net affaiblissement de l’Armée allemande et le moral gonflé de leurs soldats. Ce chapitre assez méconnu de l’année 1918 fera l’objet de d’une suite d’articles, lesquels porteront sur les opération successives de la Campagne des Cent Jours qui ont mené à la percée de la Ligne « Hindenburg ». Les deux premeirs seront consacrés aux considérations stratégiques, à l’offensive française entre l’Oise et la Vesle, ainsi qu’à la méconnue Seconde Bataille d’Arras qui fut bien plus victorieuse que celle de 1917*.

Sept. 1918

PARTIE 1 – TRANSFORMER L’ESSAI DES 8 – 10 AOÛT

1 – LES PLANS DE FOCH

– A la moitié du mois d’août, Foch décide d’attaquer entre la Scarpe et la Somme, pendant que les  Français attaqueront entre l’Oise et la Somme (Fayolle) et que les Américains lanceront une attaque contre l’épaule du front, contre le saillant de Saint-Mihiel. Jean-Christophe Notin relate que cette demande du nouveau Maréchal de France eut le don de faire enrager Henry Rawlinson qui se serait écrié : « Ce n’est par Foch qui commande l’Armée anglaise ! (1) » Mais la palme de la mauvaise foi revient sûrement à Herbert Lawrence, le nouveau chef d’état-major de Haig, comme le souligne Jean-Yves Le Naour. Ainsi, Lawrence – qui n’a connu que le front du Moyen-Orient – a le toupet de déclarer que l’Armée française « ne fait rien ». Après avoir perdu plus de 400 000 soldats (tués et blessés) depuis le mois de mars et sauvé la mise à une armée anglaise, les Français avaient de quoi rire jaune (2).

– Mais en dépit des récriminations de ses subordonnés, Douglas Haig entend suivre Foch car il voit bien que la victoire alliée deviendra une réalité. Du coup, l’Ecossais décide d’obtenir une bonne part des lauriers de Continuer à lire … « Atteindre la Ligne « Hindenburg » (août-sept. 1918) – Partie 1 »

Megiddo (septembre 1918) : Allenby sur le Chemin de Damas

Fin 1917,après une campagne de Palestine réussie mais freinée dans les Monts de Judée à cause des fortes pluies d’hiver, les Britanniques, Australo-Néo-Zélandais et Indiens ont pris Jérusalem à l’Armée ottomane. Cependant, durant la première moitié de 1918 qui vit la prise de Jéricho, les forces de l’Egyptian Expeditionary Force (EEF)  sont restées l’Arme au pied face aux dernières forces ottomanes et du Heeres-Gruppe « Yildirim » qui sont disposées entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain. En outre, Edmund Allenby a dû céder 2 divisions au Front de l’Ouest. Pour le coup, Allenby dut attendre des renforts venus de l’Armée des Indes (India Army) avant de relancer sa campagne.
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1 – FORCER LES DERNIÈRES LIGNES OTTOMANES

– Rassuré par les succès remportés à l’Ouest, David Lloyd-George donne pour ordre à Edmund Allenby de reprendre la campagne contre « l’Homme malade de l’Europe » qui se trouve plutôt à l’agonie et d’atteindre Damas. Bien entendu, Allenby est d’abord le glaive des objectifs géopolitiques de Londres (« The Big Game », pour reprendre le terme employé par Kristian Coates Ulrichsen) au Moyen-Orient. Sa campagne doit parachever la mise à mort de la Sublime Porte en complétant la campagne réussie de Frederick Maude de 1917 en Iraq* et damer définitivement le pion aux Français qui se sont invités à la campagne avec l’expédition du Colonel Brémond. Comme le souligne également le Colonel Rémy Porte, en 1918, Edmund Allenby tombe malade et accuse un sérieux coup de fatigue, ce qui le rend davantage irascible et nerveux. Ce qui n’est pas idéal pour lancer une campagne. Cependant, Allenby s’y prépare en Continuer à lire … « Megiddo (septembre 1918) : Allenby sur le Chemin de Damas »

Saint-Mihiel : les Américains jouent chez les grands – 3/3

PARTIE 3 – LIQUIDATION DU SAILLANT

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1 – L’ASSAUT AMÉRICAIN 

1 – L’automne s’invite à la fête

– Ce 12 septembre 1918, à 03h00, une pluie froide de début d’automne s’abat sur le front de Saint-Mihiel, donnant une ambiance encore plus lugubre. Les soldats américains ont dû se vêtir de leur Trench Coat, repris aux officiers britanniques. Mauvaise nouvelle pour le Colonel Mitchell, la pluie et les nuages bas contraignent les commandants d’Escadrilles et de Squadrons à reporter les missions prévues (1). Pire, la pluie transforme détrempe le sol argileux de la Woëvre en véritable marécage (2). Alors que les Américains s’apprêtent à déchaîner les Enfers, Georg Fuchs a donné l’ordre aux 10. ID et 77. ID de commencer leur évacuation du saillant. Mais à 03h00, plus de 3 010 pièces d’artillerie franco-américaines ouvrent le tir de barrage prévu par Pershing. Pendant que l’Artillerie de campagne pilonne les premières lignes allemandes, les pièces lourdes à plus longue portées canonnent des Continuer à lire … « Saint-Mihiel : les Américains jouent chez les grands – 3/3 »

Saint-Mihiel : les Américains jouent chez les grands – 1/3

Depuis la Guerre franco-prussienne de 1870, la ville de Saint-Mihiel était considérée comme importante d’un point de vue stratégique car elle commande l’accès aux routes de Verdun, Nancy, Toul et Metz. Et de plus, elle coupe la voie de chemin de fer entre Paris et Nancy. Les combats indécis de 1914 avaient formé le saillant de Saint-Mihiel qui s’étendait des Eparges à Pont-à-Mousson. N’ayant pu forcer le saillant en 1914-1915 (combats du Bois d’Ailly, de Bois Brumé, de la Forêt d’Apremont et des Eparges), les Allemands décident d’y établir de solides positions défensives afin de prévenir de toute offensives françaises dans la région afin de soulager le Front de Verdun. Ainsi, en août 1918, le saillant de Saint-Mihiel forme une hernie large de 38 km et profonde de 23 entre la Meuse et la Moselle. Cette partie du front qui a fait peu parler d’elle depuis 1915 va se retrouver être un enjeu politique et militaire pour les forces américaines de John J. Pershing.

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Foch et Pershing


 1 – DU GRAND JEU A L’OFFENSIVE SECONDAIRE A BUT POLITIQUE

– Pendant l’été, Américains et Français veulent profiter du succès des combats défensifs et des contre-offensives qui ont mis en échec les opérations d’Erich Ludendorf. Ce fut le cas avec les contre-offensives victorieuses sur la Marne, l’Aisne et la Somme. Comme le fait remarquer Jean-Christophe Notin dans sa biographie consacrée au Maréchal Foch, un mémorandum du 24 juillet 1918 estime qu’il faut réduire les saillants allemands dans l’ensemble du front allié (Amiens, Château-Thierry et Saint-Mihiel).

1 – Le Plan d’Août : Pershing voit jusqu’à Metz

– Le General John J. Pershing envisage alors de réduire le secteur de Saint-Mihiel pour des raisons stratégiques. En effet, le saillant représente encore une menace sur la voie ferrée Paris – Nancy et coupe déjà la voie ferrée Verdun – Saint-Mihiel. Et depuis août 1917, après la Seconde Bataille de Verdun, le saillant de Saint-Mihiel constitue une hernie dans les lignes françaises. D’autre part, en août 1918, la situation a largement évolué en faveur des forces alliées. L’Armée allemande manquant clairement de moyens et ne pouvant plus lancer d’offensive, il devient alors intéressant de reprendre du terrain perdu en Meurthe-et-Moselle. Ainsi, nettoyer définitivement le secteur de Saint-Mihiel permettrait de menacer directement Metz (que Foch prévoit de reprendre pour 1919) et remettre la main sur le Bassin sidérurgique de Briey, ce qui priverait l’Allemagne d’un approvisionnement en acier (1).

– Un premier plan de réduction du saillant est présenté en août 1918 par l’état-major de l’American Expeditionary Force (AEF). A Ferdinand Foch (qui coordonne les offensives alliées sur l’ensemble du front franco-belge), Pershing propose de lancer une puissante offensive qui dégagera Saint-Mihiel. Puis, suivant un puissant rythme offensif, les Alliés progresseraient sur Metz. Mais cette proposition n’est pas sans arrière-pensées politiques. Pershing réclame que cette offensive soit menée par une armée américaine afin de prouver deux choses les Américains sont capables de mener une offensive sur une échelle plus large et d’autre part. Et pour cela, Pershing réclame la

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La victoire du Mont de Saint-Quentin et la libération de Péronne (31 août – 1er sept. 1918)

– Considérée comme l’aboutissement tactique et technique des troupes australiennes, la victoire du Mont de Saint-Quentin s’inscrit d’abord dans une phase opérationnelle qui suit la victorieuse offensive du 8 août. Tout d’abord, dès le 11 août, Ferdinand Foch demande à Haig de poursuivre son offensive en direction de Péronne et Chaulnes afin de franchir le bras supérieur de la Somme, en vue de bondir par la suite sur la « Ligne Hindenburg » (« Siegfried Stellung » pour les Allemands). Pendant ce temps, les forces françaises attaqueront depuis le cours de l’Oise en direction de Laon et Saint-Quentin (Offensive du 17-20 août).
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– Malgré la prime colère de Henry Rawlinson (commandant de la Fourth Army) qui estime que « Foch n’est pas censé commander à l’Armée britannique » (1), Douglas Haig se montre coopératif et accepte de lancer une série d’offensive pour dégager directement le Pas de Calais et la Picardie. A la Fourth Army, il ordonne d’atteindre le bras supérieur de la Somme qui forme le dernier obstacle naturel avant le Canal du Nord. Simultanément, la Third Army de Sir Julian Byng attaquera à l’est d’Arras en direction de Bapaume et de La Bassée.

– John Monash, le talentueux et efficace commandant de Continuer à lire … « La victoire du Mont de Saint-Quentin et la libération de Péronne (31 août – 1er sept. 1918) »

8 août 1918 : jour de gloire et jour de deuil en Picardie – Partie 3

III – RALENTISSEMENT ET ARRÊT DE L’OFFENSIVE (9-11 AOÛT)

– Prenant conscience du succès offensif du 8 août, Haig retrouve ses réflexes de manœuvriers en incitant ses généraux et les Français à poursuivre l’offensive. Et du côté allemand, Erich Ludendorff décide de tout faire pour enrayer l’offensive alliée avec ses moyens réduits. Déprimé, le Quartier-Maître général de Guillaume II vient de comprendre, en l’espace de trois semaines, que ce sont les Alliés qui lui imposent leur rythme et que la Kaisersheer n’est nullement en mesure de lancer de puissantes contre-offensives. Pour l’heure, il faut faire en sorte que les Alliés n’atteignent pas le cours supérieur de la Somme et le Canal du Nord.

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I – 9 AOÛT

– Sitôt le succès du 8 août confirmé, Douglas Haig décide de pousser l’avantage. Il ordonne à Rawlinson de continuer son avance sur l’axe Amiens – Chaulnes. Le Général britannique demande également à Foch et Debeney que celui-ci engage le XXXVe Corps d’Armée (Charles Nudant) et lance le reste du IInd Corps de Cavalerie (Félix Robillot). Sauf que Debeney lui souligne très vite, qu’au regard de ses moyens engagés plus limités, le XXXVe Corps n’est destiné qu’à lancer des attaques de soutien aux trois autres (XXXIe, IXe et Xe). Or, Debeney comptait lancer le Corps de Nudant à l’attaque le 9 août mais il doit la retarder, sur demande de Foch, pour attendre de nouveaux ordres (1).

De son côté, Henry Rawlinson, décide de suivre l’ordre de son Fieldmarshall et introduit ses divisions de réserve dans le dispositif d’attaque, dès le 8 août. La 63rd (Royal Naval) Division (C. Lawrie) se place alors derrière le III Corps. A 16h00, Henry Rawlinson rend visite à Arthur Currie et l’autorise à employer la 32nd Division (T. Lambert) en soutien des 1st et 2nd Canadian Divisions.

– Du côté allemand, l’impératif est d’éviter

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