A l’intention des lecteurs et lectrices mais surtout, des passionnés (je déteste employer l’anglicisme « fan ») de la saga créée par Georges Lucas, la production de cette série d’articles sur « Acier et Tranchées » est quasiment le résultat d’un coup de tête, lui-même né de mon intérêt prononcé pour les films et aussi pour la littérature qui recouvre l’univers. Cependant, pour des raisons de temps et de documentation, j’ai volontairement choisi de délimiter ma rédaction à l’ensemble de l’histoire qui se déroule entre le blocus de Naboo par la Fédération du Commerce (Episode I) jusqu’à la Bataille d’Endor (Episode VI) ; incluant donc les livres et séries produits par Lucasfilm et Disney – s’inscrivant dans le thème – et diffusés avant la sortie de l’Episode VI. Et nous parlerons bien évidemment du très réussi « Rogue One ». L’idée, ici, est d’appliquer à l’univers de Star Wars les méthodes d’études que nous avons appliquées pendant quatre ans pour la Grande Guerre. J’espère que personne ne m’en voudra de « confondre » les univers « Canon » et « Légendes », estimant que je n’ai pas à faire de polémique entre les deux.
Bonne lecture
« Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… »
Les stratégies employées par les belligérants galactiques ont évolué au vu du contexte politique, avec un basculant vers une forme de guerre de masse avec l’arrivée au pouvoir du Chancelier Sheev Palpatine était en fait le Sith Dark Sidious, lequel tirait – prodigieusement et ingénieusement – toutes les ficelles. Il n’empêche qu’au delà de la dimension purement politique, la Guerre des Clones (25 – 21 av. Yavin) reste un conflit intéressant à étudier, tant les batailles et combats galactiques ne sont pas sans rappeler les grandes opérations combinées de la Seconde Guerre mondiale mais aussi, de la Guerre du Vietnam voire de la Guerre d’Iraq. En effet, les forces de la CSI et celles de la Républiques emploient des unités « navales » pour s’assurer la maîtrise des routes et des accès aux planètes mais aussi, des unités terrestres (avec des tactiques combinées) afin de conquérir l’espace planétaire par des combats au sol.
La nature de la guerre « mute » suite à l’avènement de l’Empire. En effet, la dictature galactique fondée par Palpatine donne naissance à une rébellion. Qui dit rébellion dit tactiques et techniques de combat qui diffèrent nettement d’un conflit entre deux puissantes entités. Dans cette suite d’articles, je vous propose de voir comment sont créées les armées dans la saga « Star Wars », quelles sont les visions stratégiques et les tactiques employées, d’un belligérant à un autre.
PREMIÈRE PARTIE : CONSTRUIRE UNE ARMÉE
– Si on lit les histoires qui se produisent quelques années avant le blocus de Naboo, on s’aperçoit que la République n’a pas véritablement d’armée mais en cas d’interventions, elle envoie les Jedi avec des forces de planètes ou de systèmes loyaux. Alderaan la pacifique n’envoie aucun contingent mais Corelia ou Mon Calamari fournissent vaisseaux et forces terrestres. C’est notamment le cas lors de la bataille du Mont Avos lors de la Guerre hyperspatiale de Stark où la flotte républicaine subit 90 % de pertes. Durant cette bataille, ce sont les Jedi qui mènent les combats. On y retrouve notamment Qi-gon Jin,
Adi Gallia, Mace Windu, Saesee Tiin, Oppo Rancisis, Obi-wan Kenobi, Quilan Vos, et Plo-Koon. Mais l’Ordre yperdra un maître de talent : Micah Ilieh.
A – LA CSI : UNE GIGANTESQUE ARMÉE PROTO-ÉTATIQUE
– Le roman « Dark Plagueis », écrit par James Luceno, nous montre également comment le Chancelier Valorum est incapable de décider si oui ou non, la RG doit se doter d’une armée. Palpatine (alors Sénateur) lui propose l’idée d’une force paramilitaire mais Valorum n’y donne pas suite. Et, bien travaillés par les Sith Dark Plagueis (Hego Damask) et Dark Sidious (Sheev Palpatine), les Maîtres Jedi Dooku et Syfo Dyas succombent à l’idée de doter la République d’une Armée sans en référer au Sénat ni au Chancelier. C’est Obi-wan Kenobi qui, dix ans plus tard, découvrira une Armée des Clones complètement prête sur Kamino. En fait, si l’on fait un parallèle avec notre monde, on a l’impression que la République Galactique offre un parallèle avec les l’histoire américaine, puisque la majorité du Sénat craint qu’une puissante armée n’ouvre la voie à une forme de despotisme qui écraserait les souverainetés planétaires.
– Pendant que la République doit faire face à des mouvements de contestation, d’agitation et de sédition, une nouvelle force menaçante se construit patiemment mais sûrement, sous la conduite des Muun de Damask Holdings et du Clan Bancaire (Hego Damask, Larsh Hill et San Hill). Bientôt le clan bancaire rallie le Techno Syndicat (Wat Tembor), les Géonosiens (Archiduc Poggle le Bref), la Guilde du Commerce (Cat Miin) et l’Alliance des Corporation (Passel Argente). Comme le montre le roman de James Luceno (1), le Techno-Syndicat – dirigé par l’humanoïde skakoan Wat Tembor – met la planète Hypori à disposition de Damask Holdings, ce qui permet à la CSI de produire des droïdes de combat en masse. Les droïdes B-1 étant les plus rapide et plus économiques à fabriquer. En revanche, les droïdes plus évoluées (et plus intelligents) nécessitent des fonds plus importants. Cependant, le Clan Bancaire se fait un art de trouver des fonds par des méthodes pouvant largement dépasser le cadre légal (2). Très vite, la CSI installe des usines sur la planète volcanique Mustaphar. Puis, suite la bataille de Naboo, Geonosis accueille également des complexes industriels et des bases de vaisseaux de guerre.
– Mais la CSI n’est pas une Etat à proprement parler mais une sorte de « proto-état » séparatiste qui n’a pas de reconnaissance véritablement légale en dépit d’une représentation au Sénat. Du coup, en l’absence de structure étatique, la fabrication de droïdes et de matériels de guerre repose sur les entreprises et consortiums privés. Ainsi, le matériel lourd, tels les turbolasers, les chasseurs stellaires droïdes et les automates de combat sont produits par les usines de Baktoid War Workshop, Haor Chall Engineering, Kessel Drive Corporation et par les insectoïdes de Geonosis. Dans « La menace fantôme », les forces terrestres de la CSI semblent surtout formées par les Droïdes B-1 (à l’intelligence et à l’autonomie tactique limitée), par les redoutables Droïdes Destroyers « Dekas » qui peuvent se déplacer rapidement en se rétractant « en boule », ainsi que de chars d’assaut qui font également office de transports de troupes. En revanche, la CSI est particulièrement bien dotée en chasseurs et en croiseurs, notamment les LH-3210, ainsi qu’en chars de combat CAB-1, en transports de troupes lourds et en navettes lourdes de transport. Mais au vu du film, on n’atteint pas encore les proportions de la Guerre des Clones. Mais pendant l’intervalle de paix qui sépare l’épisode I de l’épisode II, l’Armée de la CSI se réorganise. En effet, profitant du charisme du Comte Dooku et des menées de Dark Sidious, la CSI « muscle » ses forces – quantitativement et numériquement grâce à Baktoid – de même que son architecture et son commandement. Profitant du travail de subversion et de retournement de Dooku (avec des procédés cruels et retors comme la corruption et les assassinats), la CSI réussit à « retourner » de talentueux militaires comme l’insectoïde Trench et surtout, le Général Grievous, un valeureux guerrier humanoïde Kaleesh et tacticien hors pair que Dooku a transformé en un général implacable comme en une machine à tuer du Jedi**.
– On a une meilleure impression de la puissance que représente l’Armée de la CSI dans « L’attaque des clones », « Clone Wars », la série « The Clone Wars » et « La Revanche des Sith ». Ainsi, ces épisodes nous montrent un déploiement impressionnant de droïdes aux fonctions tactiques allant de l’assaut à l’appui-feu direct et indirect : Droïde araignée nain A-DSD, Tank IG-227 de Classe « Hailfire », Tank NR-N99 de Classe « Persuader », Droïde crabe LM-432, Annihilator ou « Scorpeneck », plateformes de missiles, canonnières tanks sismiques, ainsi que des droïdes spécialisées en sabotage (Pistoeka) et en assassinat. Et au niveau spatial, on trouve un nombre croissant de transports Hardcell, de croiseurs LH-3210, ainsi qu’une quantité colossale de chasseurs « Hyena » et de bombardiers. On trouve même, dans un épisode du film d’animation « Clone Wars », des sous-marins droïdes « Manta ».
– Il ne m’a pas été possible d’en savoir davantage sur l’organisation exacte de l’Armée de la CSI. Mais au vu des productions cinématographiques, télévisées et culturelles, on peut supposer qu’elle utilise également un système Armées – Corps – Divisions – Régiments – Bataillons avec une nette dimension interarmes combinant mobilité et puissance de feu, dans les dimensions terrestres, aériennes et spatiales.
– Evidemment, dans cette atmosphère de « menace fantôme », les tensions montent entre la CSI et la Royauté de Naboo. Preuve que l’absence d’un appareil militaire puissant et adéquat lie les mains de la RG, Veruna Roi de Naboo* décide de renforcer la petite force de sécurité de la planète. Or, les unités de sécurité de la pacifique et cultivée Naboo sont bien mal dotées comme on pourra le voir dans « La menace fantôme » : quelques hommes légèrement équipés. Veruna décide donc de créer une flotte (la planète ne manquant pas de pilotes) avec ces fameux vaisseaux jaunes NB dotés de 2 canons turbolasers et de 2 lance-torpilles à proton. Mais c’est bien insuffisant pour faire face à la puissante machine de guerre de la CSI. Et prétextant d’un embargo sur le commerce de la Confédération, le Vice-Roi némoidien Nute Gunray – poussé par Sidious – fait occuper Naboo.
B – DES CLONES DE LA RÉPUBLIQUE…
– Souhaité par Palpatine qui finit par se faire élire Chancelier par le Sénat au nom de la défense de la République, le premier grand affrontement entre les forces du Gouvernement légal et la CSI intervient lors de l’épisode II « L’attaque des clones » (32 av la bataille de Yavin). Inutile ici de reprendre l’intégralité du scénario de ce volet de la saga – l’un des moins appréciés – car nous nous concentrerons sur l’aspect militaire. Dans l’histoire, suivant la piste d’un chasseur de primes, Obi-wan Kenobi découvre qu’une immense armée clone a été créée par les Kaminoens (des experts en clonages) et en avertit le Conseil Jedi. Mais s’ils peuvent « produire » des Clones en grand nombre (avec un coût financier important pour le budget de la République), les Kaminoens ne peuvent pas pour autant fournir l’équipement lourd. L’épisode II ne le montre que partiellement mais on peut également penser que Sifo Dyas a passé des accords avec des entreprises construisant engins de combat terrestres, vaisseaux et navettes. En effet, comment imaginer que les Clones aient été si vite dotés avant la bataille de Geonosis ? Quand on se penche dans l’univers étendu, on voit que la République doit s’appuyer sur le savoir-faire technique et technologique de deux entreprises majeures : Rothana (chars quadripodes, bipodes, etc.) et Kuat (vaisseaux). C’est sans doute moins assumé que pour la CSI mais avant même l’avènement de Palpatine, le gouvernement républicain a recours au privé pour doter son armée. Il faudra attendre l’avènement de Palpatine pour que l’Empire s’assure le contrôle complet de la fabrication (tout en graissant la patte de certains grands dirigeants privés). On peut supposer que, mis soudainement devant le fait accompli, le nouveau gouvernement du nouveau Chancelier Palpatine (qui en aura été, bien entendu, faussement surpris) ait décidé d’employer cette force importante opportunément tombée des étoiles afin de conjurer la menace séparatiste qui a ressurgi dès lors que les Jedi ont découvert la base séparatiste de Geonosis.
– Le Vlog « Parlons Star Wars » nous en dit plus sur l’Armée des Clones : 3 millions d’hommes répartis en 10 Armées de Système. Cette grande formation (effectifs non précisés mais il peut varier en plusieurs centaines de milliers d’hommes selon les impératifs stratégiques) peut trouver une « équivalent » contemporain avec les Groupes d’Armées allemands, les Fronts Soviétiques et les Grandes « Task Forces » combinées américaines et alliées (comprenant unités navales, formations aériennes ou aéronavales et unités de combat terrestre). L’organisation de l’Armée de la République est rationnalisée. Ainsi, chaque « Armée de Système » est scindée en 2 « Armées de Secteur ». Celles-ci (au nombre de 20) comptent 297 912 hommes. Mais le commandement est un peu curieux puisqu’il est confié à la fois à un Général républicain et un membre du Conseil Jedi. On peut y voir une volonté « politique » de seconder un Général inexpérimenté par un Jedi d’expérience qui peut le conseiller en matière politique et diplomatique lors de la conquête d’un système ou d’une planète. Les membres du Haut Conseil ayant des expériences d’intervention dans des conflits interplanétaires ou des guerres civiles, ils peuvent aussi aider les généraux à planifier des opérations. Dans les Bandes dessinées « Clone Wars », on apprend que le Maître Jedi Oppo Rancisis (un Thisspiasien à l’allure de gros serpent à chevelure abondante et à deux paires de bras) est un expert en la matière (3). Mais la subtilité tient dans le fait que le Maître Jedi peut aussi commander « de l’avant » aux unités clones et humaines, soit en combat terrestre ou en combat spatial. A ce titre, les longs métrages « L’Attaque des Clones » et « La Revanche des Sith », de même que le film d’animation « Clone Wars » et la série « The Clone Wars » en donnent d’abondants exemples. Ainsi, des Jedi du Conseil (celui-ci évoluant dans sa composition au gré des pertes de ses membres) ont participé à de grandes batailles comme commandants et s’y sont distingués : Yoda, Mace Windu, Oppo Rancisis, Saesee Tiin, Stass Allie, Kit Fisto, Plo-koon, Shaak-Ti, Even Piell (tué en mission), Eeth Koth, Adi Gallia, Ki-Adi Mundi et Obi-wan Kenobi.
– Chaque « Armée de Secteur » comprend 4 Corps et sont commandées par un Maître Jedi expérimenté. Avant d’arriver au Conseil, des Jedi comme Kit Fisto, Obi-wan Kenobi et même Anakin Skywalker ont commandé ce type de grande unité. Si les « Armées de Systèmes » sont les grandes formations stratégiques, les « Armées de Secteur » sont les unités « Opérationnelles » sur lesquels reposent le contrôle ou la prise de planètes (2). Elles combinent ainsi des unités « navales » (Croiseurs « Venator », Supercroiseurs, chasseurs, bombardiers, vaisseaux de transports, corvettes médicales, corvettes de ravitaillement, vaisseaux de soutien).
– A l’échelon inférieur, on trouve les « Légions » (320 en tout – 9 200 clones en tout – Commandées par un Général et un Jedi) représentent la principale formation tactique de combat, que l’on peut apparenter aux Divisions des deux guerres mondiales. Chaque Légion se compose de 4 régiments à 4 bataillons chacun. Dans les engagements sur les planètes, l’effort tactique repose sur les bataillons de clones à condition qu’ils soient puissamment appuyés par de l’artillerie, des chars et des croiseurs (3). Tactiquement, les « Légions » sont des unités de combat interarmes combinant infanterie – chars – artillerie moyenne et lourde – « aéromobilité » avec les navettes… Ces dernières peuvent être comparées avec des divisions de nos armées contemporaines (4).
– A côté des unités conventionnelles ont compte également la Brigade des Opérations spéciales (5 000 hommes répartis en 10 groupes) dirigée par Arligan Zey. Il s’agit là de troupes d’élite chargées de missions à risque (destruction, élimination, saisie de renseignement, libération d’otages, capture d’ennemi…) dans des secteurs précis qui ne se prêtent pas à des opérations de grand style. A côté de cette formation de type « commando », l’armée clone compte également des unités spéciales ou spécialisées à des tâches spéciales : commandos spatiaux, « lanciers » sur motojets, soldats lance-flammes, spécialistes en destruction, etc (5). Seulement, dès les premiers engagements, l’Armée Clone montrera les limites de son expérience. Résultat, les officiers les plus aguerris tourneront pour former les nouveaux clonés. Mais le rythme et l’importance des combats va imposer aux généraux de la République d’engager constamment leur meilleurs officiers, tels les célèbres Rex et Cody. Si bien que dans la série « Clone Wars » on verra même l’Armée Clone faire appel à des chasseurs de primes pour former ses nouveaux soldats.
C – … A L’ARMEE IMPÉRIALE
– Quand Palpatine proclame la naissance de l’Empire Galactique, l’Ordre Jedi est quasiment exterminé et la Confédération des Système Indépendant a été décapitée, au sens propre comme au figuré et le Sénat galactique est réduit à un rôle de croupion aux pouvoirs réduits. Du coup, Palpatine conserve la haute-main sur la structure militaire (forces terrestres et flotte) dont il délègue le commandement et le fonctionnement aux Moff, lesquels forment une sorte d’état-major (un Conseil) avec à leur tête l’implacable Wilhuff Tarkin. En outre, Palpatine et Tarkin (un peu comme Staline ou Hitler) s’évertuent à susciter la concurrence chez les officiers supérieurs. Divisier pour mieux régner.
– De plus, grâce à sa victoire sur la CSI et la mise au pas des systèmes loyaux, Palpatine met la main sur les grandes entreprises et les grands chantiers navals. Et la supervision de la construction de croiseurs, de vaisseaux et de la nouvelle Etoile Noire est confiée à des officiers et ingénieurs impériaux. Du coup, même après la mort de l’Empereur, l’Empire sera capable de produire un nombre importants de vaisseaux de guerre, d’autant qu’il domine les planètes riches en minerais nécessaires à la production des vaisseaux lourds. D’ailleurs, l’Empire sortira de ses chantiers navals un nombre considérable de destroyers stellaires de classe « Acclamator » (Mk. I et Mk. II) en remplacement des « Venator » de la défunte République. Il se dotera également des Cuirassés stellaires (« Executrix », « Executor ») et ceux de la classe « Eclipse », chacun étant doté d’une puissance de feu inconcevable sur Terre et qui servent de vaisseaux amiraux. Les moyens impériaux de production sont tels qu’après la défaite d’Endor, les chantiers navals continueront de tourner. Et Thrawn mettra même la main sur une puissante unité navale « oubliée » par les Moff et les officiers impériaux : la fameuse flotte « Katana » (6).
– En revanche, si les supercroiseurs, destroyers et cuirassés conserveront une très bonne qualité, celle des chasseurs et des bombardiers va s’amenuisant. En effet, devant produire un maximum d’engins en réduisant les coût, les usines impériales sortent les chasseurs et bombardiers TIE, maniables mais plus fragiles que les vaisseaux de l’Alliance rebelle. Plusieurs prototypes de nouveaux chasseurs et intercepteurs verront le jour mais aucun n’atteindra la série jusqu’à la Bataille d’Endor. Palpatine crée plusieurs Académies dont celle des officiers de la flotte de laquelle sortiront Yan Solo, Wedge Antilles et quelques officiers rebelles.
– D’autre part, le visage de l’Armée change quelque-peu. En effet, si au début de l’Empire, Palpatine décide de conserver les clones comme forces de combat et de police, leur vieillissement provoque le retrait progressif du service. A la place, le recrutement humain de naissance naturel est privilégié. En outre, comme le montre la série « Star Wars Rebels », beaucoup de clones, vétérans de la guerre contre la CSI ont vieilli. Par conséquent, la décision de fermer les usines de clonages (à l’exception de complexes pour les buts personnels de Palpatine***) Bien sûr, l’Empire conservera des Clones dans ses rangs mais ils ne représenteront plus la pièce maîtresse. En revanche, la qualité des forces terrestres, exceptées certaines unités spécialement entraînées (notamment les commandos impériaux, les Deathtroopers et Snowtroopers), n’auront plus la qualité de combat tactique des derniers temps de la République. En revanche, comme on le voit surtout dans « Rogue One » et « L’Empire contre-attaque », l’Empire va conserver une nette supériorité en termes d’équipements et véhicules lourds de combat, notamment les AT-AT et les TR-TT.
– Mais le recrutement d’humains tient également à des considérations purement idéologiques : en effet, l’Empire confie la direction de ses forces à des humains qui composent quasi-exclusivement les forces de combat (infanterie, troupes mécanisées, pilotes, forces spéciales, techniciens, experts du renseignement). Au niveau des officiers supérieurs, le Grand Amiral Thrawn – l’un des méchants les plus appréciés dans l’univers étendu – reste l’exception qui confirme la règle (7).
D – L’ALLIANCE REBELLE : UNE ARMÉE DE COALITION SANS STRUCTURE « ÉTATIQUE »
– En 19 av Yavin, toute la Galaxie est sous la domination de l’Empire… Toute ? Non, car un groupe de rebelles résiste encore et toujours au nouvel oppresseur. Les scènes coupées de la « Revanche des Sith » nous le montre, dès son avènement, le régime impérial qui tourne très vite à la tyrannie suscite une contestation sourde. Mais avec les moyens impitoyables de répression de l’Empereur – bien aidé par son nouvel apprenti et homme de main Dark Vador – empêche toute opposition de se structurer. C’est donc sous l’impulsion courageuse de Mon Mothma, Sénatrice de Sandrila et du Sénateur Bail Organa (Père adoptif de Leia) que la rébellion commence à prendre forme. Ensuite, des groupes de rebelles se forment mais restent cantonnés à des planètes ou des portions de systèmes sans cohésion et coordination. Plusieurs peuples sont représentés au sein de la rébellion : Humains (Corélien notamment), Mon Calamari (Raddus et Ackbar étant les plus connus), Twi’lek, Sullustéens, Togoriens et Bothans. Ces derniers, réputés experts en renseignement, sont cependant réputés être les plus durs en négociations militaires et politiques. C’est le cas notamment du groupe de Saw Guerrera (« Star Wars Rebels », « Rogue One ») qui mène une implacable guérilla qui glisse dans les pratiques terroristes et sans égards aux civils. Dans les romans de Timothy Zahn (Légendes), on constate que le Sénateur corellien Garm Bel-Iblis n’a cessé d’agir avec sa seule équipe, indépendamment des ordres de Mon Mothma. Dans l’univers Canon et chez Disney, on trouve également le groupe du Capitaine twi’lek Syndula et du Jedi mineur Kanan Jarrus. Au début, nombre de ses groupes de rebelles agissent de leur côté un côté « combat pour la survie. Leurs actions consistent à lancer des raids, dérober des renseignements, libérer des otages et récolter des renseignements. Mais à mesure que l’Alliance s’étoffe elle peut former plusieurs unités spéciales chargées d’action périlleuses. On l’apprend dans l’épisode VI, le commandement opérations spéciales rebelles (qui incluent des éliminations de cibles) est attribué au Général Crix Madine. C’est pour cella que l’importance mise sur les commandos d’élite censé opérer dans divers environnement (espace, terre, milieu aquatique…) en menant des actions rapides et brutales sur la foi renseignements militaires. On voit l’une de ses unités à l’action dans la « Trilogie de Solo » (Ann C. Crispin – univers « Légendes ») : le Commando « Main Rouge ». Dans « L’Aube de la rébellion », c’est à l’issue d’une mission clairement sacrificielle que la « Main Rouge » s’empare des plans de l’Etoile Noire (8). Cette unité n’apparaît pas dans « Rogue One » mais le très bon film de Gareth Edwards nous montre une histoire assez semblable.
– Plusieurs histoires différentes montrent cependant le travail de liaison et de coordination d’agents de la rébellion pour unifier les différents groupes et coordonner leurs actions. Pour cela, la Rébellion peut compter sur les Bothans, ainsi que des cadres (volontaires de la première heure ou « retournés ») de la CorSec (Sécurité Corellienne) voire même de l’Empire. Dans « Star Wars Rebels » ont voit l’action d’Açoka Thano, l’ancienne apprentie d’Annakin Skywalker, jadis héroïne de la Guerre des Clones et Jedi déchue qui a disparu plusieurs années pour rallier la jeune rébellion. Ensuite, dans « La Trilogie d’Yan Solo » – plus précisément dans « L’Aube de la Rébellion » (A.C. Crispin), l’accent est mis sur l’action de la corellienne Bria Tharen, une spécialiste de l’infiltration et de la capture de vaisseau, est chargée de ce type de mission. Mais cette tâche vitale pour la rébellion est particulièrement périlleuse. D’une part, il n’est jamais dit que d’autres résistants accepteront de coordonner leurs efforts avec les services de Mon Mothma (9). Bien souvent, certains représentants font savoir que leurs chefs refusent de peur de voir l’Empire pratiquer des exécutions de masse sur leur peuple. D’autre part, l’Empire est clairement au courant de ces menées ennemies et ne cesse d’améliorer son contre-espionnage pour localiser et neutraliser (comprendre « anéantir » voire « exterminer ») les cellules rebelles. Et cela, sans hésiter à faire appel aux chasseurs de primes ou au concours d’organisations criminelles quand cela s’avère opportun, telles le « Soleil Noir » du Prince Xizor (10).
– Enfin, « Rogue One » montre très bien que la cohésion ne se retrouve pas systématiquement au sommet. Dans une optique de décision collégiale et démocratique, Mon Mothma s’efforce de prendre en compte l’avis de chaque représentant. Or, l’annonce de l’existence de l’Etoile Noire entraîne clairement les hésitations sinon le regus de plusieurs planètes et systèmes de combattre. Mais nécessité faisant loi, cela n’empêche nullement Cassian Andor et Jyn Erso de monter rapidement une audacieuse opération sur Scariff en vue de capturer les plans de la station orbitale de combat. Pour cela Andor et Erso rassemblent rapidement des soldats des forces spéciales rebelles du Sergent Meshli, ainsi que des éléments extérieurs que sont Chirut Imwe et Baze Malbus, en faisant clairement confiance au savoir-faire tactique, à leurs compétences en combat et à leur motivation allant jusqu’au sacrifice collectif. Mais nous y reviendront plus en détails. Autre cas intéressant, la création d’une force alliant Rebelles et Contrebandiers dans un raid sur Ylesia afin de s’emparer d’un trésor des Prêtres t’landa Til (9)
– Cela dit, malgré tous ses obstacles et grâce aux importants efforts de Mon Mothma, l’Alliance Rebelle réussit à se doter d’une armée et d’une flotte. Premièrement, parce que les volontaires viennent grossir les rangs et par les défections progressives d’officiers impériaux qui viennent former les combattants terrestres et les pilotes. Cependant, les effectifs faméliques des rebelles – en comparaison des effectifs titanesques de l’Empire – ne leur permettront pas de mener des opérations de grand style à un rythme constant. Du coup, les rebelles privilégieront les raids combinés contre des objectifs précis (« Rogue One ») jusqu’à ce qu’il soit en mesure de mener des bataillons à plus grande échelle (« Le retour du Jedi »). Heureusement, les rebelles peuvent s’appuyer sur plusieurs entreprises de construction navale (notamment les corelliennes et les mon calamari) qui leur permettront de se doter en chasseurs (X, A et B Wings), en bombardiers (Y-Wing) en vue de constituer des escadrons spécialisés dans chaque type d’attaque (« Red », « Blue », « Gold », « Green »). C’est notamment le cas des entreprises Incom, Slayne & Korsil et Koenayr Manufacturing. En revanche, les vaisseaux lourds sortiront des chantiers navals de Mon Cala. Les rebelles ne sont pas capable de constituer plusieurs flottes mais ils sont en mesure de constituer une force combinée à effectifs restreints pour lancer des raids en force (« Rogue One »).
E – CAS SPÉCIAL : QUAND LES CONTREBANDIERS DÉCIDENT DE S’UNIR CONTRE L’EMPIRE
– C’est un épisode de l’univers étendu qui reste assez méconnu mais qui permit au contrebandier Yan Solo (que vous connaissez tous) de connaître la gloire comme chef de guerre. Expliquons brièvement le contexte : mécontent de ne pouvoir mettre fin à la contrebande qu’il juste favorable aux Rebelles au détriment des revenus de l’Empire et qui porte ombrage à son autorité (comme à l’orgueil de Moffs arrogants…), Palpatine ordonne au Moff Sarn Shild de faire pression sur les clans Hutts afin de mettre fin à la présence des contrebandiers sur Nar Shaddaa. Le Grand Moff Sarn Shild (qui veut faire oublier ses petits arrangements avec les Hutt) décide de lancer un procédure d’anéantissement de Nar Shaddaa et le corrompu Amiral Winslet Greenlanx est chargé de son exécution (11). Nous y reviendront mais en résumé, grâce à un plan ingénieux et par la ruse, les contrebandiers réussissent à faire reculer les Impériaux. Et Greenlanx sera exécuté par Dark Vador.
– Averti par les Hutts du clan Desilijic (Jiliac et Jabba), Han Solo se rend immédiatement informe immédiatement son ami Mako Spince, l’un de ses anciens camarade de l’Académie reconverti dans la contrebande. Improvisant une conférence dans un théâtre, Solo et Spince réussissent à convaincre l’écrasante majorité des contrebandiers présent vendre chèrement leur peau par un combat spatial contre les vaisseaux de l’Empire (12). Jusque-là, les contrebandiers (qui ne sont pas des pirates****) n’avaient jamais formé une telle force proto-militaire. Généralement, chaque contrebandier dispose de ses coéquipiers et de son équipage (droïdes inclus) et de son, ou de ses vaisseaux. Et ceux-ci sont personnalisés au niveau de l’armement ce qui fait qu’il n’y pas d’harmonisation sur ce plan. Du coup, selon les revenus et les économiques de chaque contrebandier, la dotation et la qualité de l’armement peut varier. Et cela, bien entendu, reste bien en-deçà de la puissance de feu d’un échantillon de la flotte impériale. Il reste que les contrebandiers, bien souvent rôdés aux manœuvres échappatoires ou aux engagements au canon turbolaser, peuvent agir en équipe quand la survie de leur profession – et donc de leurs intérêts – est en jeu.
[Suite]
* Prédécesseur de Padmé Amidala, assassiné par Dark Sidious
** L’histoire est connue par les amateurs de l’univers étendu. Grievous a été victime de l’explosion de son vaisseau. L’attentat ayant été commandité par Dooku pour mieux tenir son nouvel apprenti robotique par la suite.
*** Palpatine se fait tout simplement cloner si l’on se réfère à plusieurs histoires se déroulant après « Le retour du Jedi ». Il clonera également Luke Skywalker et le Jedi Jorus C’Baoth (lire « Les héritiers de l’Empire » et « La croisade noire du Jedi fou »).
**** S’ils pratiquent un commerce illégal pour l’Empire, les contrebandiers s’attaquent très rarement à d’autres vaisseaux. En revanche, ils peuvent être la cible des pirates qui veulent s’emparer de leur cargaison.
(1) LUCENO J. : « Dark Plagueis », 2006, Pocket
(2) LUCENO J., Op. Cit.
(3) « La guerre des Clones », Partie 1, « L’Armée clone », YouTube
(4) « La guerre des Clones », Partie 1, « L’Armée clone », YouTube
(5) Ibid.
(6) ZAHN Th. : « La bataille des Jedi » in « La croisade noire du Jedi fou », Fleuve Noir
(7) Captain Tabouret : « La Nouvelle Répubique », YouTube
(8) CRISPIN A.C. : « L’aube de la rébellion », in « La Trilogie d’Yan Solo », Fleuve Noir, 2000
(9) CRISPIN A.C., Op. Cit.
(10) Ibid.
(11) CRISPIN A.C. : « Le gambit du hutt » in « La Trilogie d’Yan Solo », Fleuve Noir, 2000