Villers-Bretonneux : Tanks Mark IV et Whippet contre Panzer A7V (24-26 avril 1918)

 

– Décidée et déclenchée par Erich Ludendorff peu avant la Bataille du Mont Kemmel, la Seconde Bataille de Villers-Bretonneux a pour but de fixer une partie des forces franco-britanniques en Picardie par une violente poussée au nord et au sud de la Somme en direction d’Amiens. Faisant suite à une première tentative manquée de prendre la ville, cette nouvelle offensive est confiée à la II. Armee de Georg von der Marwitz, cette offensive aux ambitions réduites, marque les derniers soubresauts de « Michael ». Elle présente également la particularité notable d’avoir été marquée par le premier combat de chars de l’histoire.

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1 – L’ATTAQUE ALLEMANDE

– A la mi-avril, sur le front de Picardie, les Alliés se sont solidement rétablis sur une ligne Albert – Cachy – Moreuil – sud-est de Montdidier. Après avoir amalgamé les restes épars de la Fifth Army de Hubert Gough, la Fourth Army de Henry Rawlinson s’est intercalée entre la Third Army (J. Byng) et la Ire Armée française (Marie-Eugène Debeney). Outre des divisions rescapées de « Michael » (réduites d’un tiers voire de la moitié de leur effectif et qui n’ont reçu qu’un remplacement partiel de jeunes conscrits de dix-huit – dix-neuf ans), Henry Rawlinson peut compter sur l’une des meilleures forces de frappe du BEF, jusque-là relativement épargné par les combats : l’Australian Corps de John Monash qui se cramponne entre Méricourt-L’Abbé (rive droite de la Somme) et Villers-Bretonneux, tandis que des éléments du Canadian Corps d’Arthur Currie tiennent le secteur compris entre Villers-Bretonneux et la route Amiens – Roye, après avoir verrouillé le secteur de Moreuil suite à l’une des charges de Cavalerie les plus audacieuses du début 1918. Suite à une contre-attaque réussie au début du mois d’avril, le secteur de Villers-Bretonneux est tenu par les 5th Australian Division (T. Hobbs) et 4th Australian Division (E. Sinclair-MacLaglan) ; de même que par des éléments des 8th Division (W. Heneker), 58th (2/1st London) Division (A. Cator) et 1st Cavalry Division, appuyées par plusieurs Tank Battalions. Côté français, c’est le XXXXIe Corps d’Armée de Paul-Marie Toulorge (aile gauche de Debeney) qui sera impliqué dans la défense de la zone comprise entre Moreuil et la route Amiens – Roye, notamment Hangard-en-Santerre, Hangest-en-Santerre, la Luce et le Bois Sénécat, au sud de la route Amiens – Roye. La jointure entre Debeney et Rawlinson se situe à hauteur du Bois de Hangard, tenu par l’aile gauche de la Division Marocaine (Gén. Daugan). Toulorge dispose alors des 29e DI (Gén. Barthélémy), 131e DI (Gén. Chauvet) et de la Division Marocaine.

– Une première attaque  allemande au gaz moutarde se produit dans la nuit du 17-18 avril, causant 1 000 pertes dans les rangs australiens. Mais c’est le 24 avril que se produit l’attaque principale par une violente préparation d’artillerie. Suivant le procédé tactique, les Allemands déversent un combiné d’obus explosifs et d’obus à gaz dans la profondeur du dispositif allié. Dans la foulée, appuyée par l’artillerie, les Minenwerfern et les Granatwerfern, les Sturmbataillonen – certes déjà amoindris – de 4 divisions du XI. Korps (Generalleutnant Viktor Kühne), appuyés par 14 Panzer A7V – des Abteilungen (détachements) I, II et III –  attaquent Villers-Bretonneux, perçant le dispositif défensif de la 8th Division, créant une brèche de 4,8 km (1). Villers-Bretonneux tombe alors aux mains des Allemands qui avancent jusqu’à l’intérieur du Bois d’Arquenne et aux abords de Cachy.

– Si les 8th et 58th Divisions britanniques subissent l’assaut allemand, les trois divisions françaises du Corps de Toulorge (la Marocaine et la 29e DI notamment) ont aussi fort à faire. Férocement engagée, la Division Marocaine doit défendre Hangard-en-Santerre et son Bois. Défendu par le Régiment de Marche de la Légion Etrangère (Col. J-F. Rollet)*, le Bois de Hangard est abandonné mais les Allemands ne percent pas. Cependant, Debeney est contraint d’abandonner la Luce mais consolide ses positions sur Hailles et le Bois Sénécat. Finalement, les lignes françaises se stabilisent.

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2 – LE PREMIER COMBAT DE CHARS DE COMBAT

– C’est à ce moment que survient le premier combat de chars de l’histoire militaire européenne (voire même mondiale). Une section de 4 Tanks Mk IV  (3 Female armés de 6 mitrailleuses Hotchkiss et 1 Male armé 2 canons Ordnance QF 6-pounder) du 1st Tank Battalion, commandée par le Lieutenant Frank Mitchell stationne à Cachy (en appui de la 58th Division) sans être au courant que Villers-Bretonneux vient de tomber. Un équipage de Tank est d’ailleurs réduit de moitié (4 hommes au lieu de 8), ayant été victime des gaz. Mitchell avance ses engins quand il rencontre l’A7V « Nixe » du Leutnant Wilhelm Blitz, appartenant au Panzer-Abteilung III. L’A7V est un char lourd et lent (4-8 km/h en tout terrain) mais une armurerie ambulante (1 canon L/26.3 5.7 cm et 5 mitrailleuses MG) actionnée par un équipage de 18 hommes. Rappelons qu’en raison de leurs succès défensifs au Chemin des Dames et même à Cambrai, les Allemands sont restés sceptiques sur l’emploi des chars et n’en ont produit qu’en quantité réduite par manque d’acier. Contrairement aux chars britanniques qui concourent à la percée (Mk IV et V) et appuient l’infanterie (Mark A « Whippet »), les A7V n’ont qu’un rôle d’appui feu. Or, le Mark IV est l’un des meilleurs modèles dont disposent les britanniques. Si sa vitesse n’est pas plus supérieure à celle des premières versions Mk I, II et III, il dispose d’un meilleur blindage et d’un profil qui le rend plus manœuvrable (grâce à une largeur réduite de plusieurs centimètres).

– Le « Nixe » réussit à endommager deux Mk IV Female les forçant à rebrousser chemin, d’autant que leurs mitrailleuses n’ont aucun effet destructeur sur l’épais blindage (30 mm frontal et 20 mm latéral) du char allemand. En revanche, Mitchell qui commande au Mk IV Male arrive à la rescousse en tentant d’éviter les tirs d’artillerie allemands. Il ordonne à ses canonniers de tirer en mouvement mais les secousses et les difficultés du terrain empêchent les tireurs d’entamer l’engin allemand. Mitchell ordonne alors à ses pilotes de stopper la machine pour permettre à l’un des tireurs d’ajuster sa visée. Le canonnier tire 6 fois et met 3 coups  au but alors que « Nixe » tente de franchir un fossé. Comme un tel n’engagement n’eut jamais lieu auparavant, le grand théoricien britannique de l’emploi des chars, Sir John Frederick Fuller n’a pas eu l’occasion d’en développer l’idée dans ses manuels.  Rappelons que les Tanks sont d’abord des béliers blindés et armés chargés de percer les premières défenses allemandes en écrasant les barbelés et en détruisant les nids de mitrailleuses et abris. Mitchell doit donc improviser, ce qu’il fait honorablement d’ailleurs. Il n’empêche, perforé en trois endroits le lourd Panzer négocie mal sa trajectoire et bascule sur le flanc. Les survivants de l’équipage, dont Wilhelm Blitz, décident alors de déguerpir sous le feu des mitrailleuses britanniques, non sans avoir sabordé leur engin.

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L’A7V « Nixe »

– Mais très vite, Mitchell se retrouve face à 2 autres A7V appuyés par des fantassins. Mitchell ordonne alors de tirer plusieurs coups sur les machines allemandes qui se retirent. L’intrépide commandant fait alors feu sur l’infanterie qui est repoussée. C’est alors que surgissent 7 Mark A « Whippet », chars d’appui rapproché, plus véloces (8 km/h en tout-terrain et 12 km/h sur route) et armés de 3 mitrailleuses Hotchkiss. L’arrivée de ses engins encore méconnus des Allemands cause une véritable panique dans leurs rangs. Les « Lévriers » font un véritable carnage, abattant plusieurs dizaines de fantassins à la mitrailleuse et écrasant d’autres malheureux. Selon Mitchell, certains « Whippets » laissaient des traces de sang derrière eux. Mais les Allemands répliquent à coups de canons, détruisant 3 « Whippet » et tuant leurs équipages. Les 4 autres reviennent à l’abri sans sérieux dommages. Pris pour cible par les canons ennemis (à Cambrai les artilleurs allemands avaient compris qu’ils pouvaient détruire les Tanks par des tirs à faible hausse), Mitchell doit lui aussi rebrousser chemin. Mais sa conduite au feu a permis aux Britanniques de redresser sérieusement la situation. Quelques semaines plus tard, les Australiens découvriront l’A7V « Mephisto » abandonné près d’un chemin.

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Panzer A7V

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Tank Mark IV (Bovington Tank Museum)

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Mark A Whippet (Bovington Tank Museum)


2 – CONTRE-ATTAQUE 
ALLIÉE

– Prenant compte de l’arrêt de l’offensive de von der Marwitz, Ferdinand Foch décide de lancer une contre-attaque pour reprendre Villers-Bretonneux et mettre définitivement Amiens à l’abri de tout effort allemande. Recevant les Généraux français et australien, il enjoint Debeney et Monash à lancer une contre-offensive coordonnée pour le 25 avril. Pour les Australiens, la date est symbolique puisqu’elle correspond au débarquement sanglant de Gallipoli, trois ans auparavant**.

– Debeney ordonne alors à Toulorge de reprendre Hangard-en-Santerre et dégager la Luce. Seulement, les Généraux français doivent monter leurs plans dans un temps record, ce qui ne leur permet pas de préparer leurs assauts avec minutie. Plusieurs régiments partiront en contre-attaque sans une coordination efficace. De son côté, Henry Rawlinson confie la mission de libérer Villers-Bretonneux aux 2 divisions australiennes de John Monash. Ce dernier enjoint à ses 4th et 5th Australian Divisions de reprendre Villers-Bretonneux. Dans sa façon de conduire les opérations, John Monash tend à contrôler l’effort de ses divisions. Pour reprendre Villers-Bretonneux, il décide d’engager 2 Brigades, soit 1 de la division de Talbot Hobbs (15th Brigade) et 1 autre de celle d’Ewen Sinclair-MacLaglan (13th Brigade). La 13th Australian Brigade de Thomas Glasgow (51st et 52nd Battalions) doit dégager le Bois d’Arquenne et dégager Villers-Bretonneux par le sud. De son côté, la 15th Australian Brigade de Harold « Pompey » Elliott (57th, 59th et 60th Battalions) doit dégager la ville par le nord. Les deux officiers mentionnés ont la réputation d’être consciencieux et de bon sens (2). La 13th Brigade engage 1 Battalion en moins en raison de ses pertes à Dernancourt (soit 1 500 hommes contre 2 400 pour la 15th). De leur côté, les 8th et 58th Divisions doivent engager plusieurs Battalions dans les secteurs de Cachy et du Bois de Vaire pour appuyer les Australiens. Enfin, conformément à la tactique de « consolidation » (« mopping up »), les 1st Bn. Sherwood Foresters, 2nd Bn. Princess Charlotte of Wales’ (Royal Berkshire), 2nd Bn. Northamptonshire et 22nd Bn. Durham Light Infantry (8th Division) seront chargés d’investir Villers-Bretonneux avec l’appui de Tanks.

– Le plan anglo-australien est tactiquement simple puisqu’il consiste en un assaut sur deux axes. Seulement, il est particulièrement risqué car les Allemands ont creusé un bon nombre d’abris de mitrailleuses. C’est donc l’action en sections autonomes de première vague et fortement dotées en grenades, mitrailleuses Lewis et fusils lance-grenades qui va primer. Et les secondes vagues appuieront les premières avec des mitrailleuses Vickers et des mortiers Stokes (3). Depuis 1917, les troupes du Commonwealth ont mis au point des tactiques d’attaque méthodiques qui permettent de neutraliser les points de résistance ennemie par un jeu savant d’interaction et de couverture mutuelle entre les sections d’attaque (4). Sauf que dans la hâte de la préparation de la contre-attaque, Britanniques et Australiens n’ont pu repérer l’exact emplacement des positions allemandes. Ce sera donc aux pièces lourdes (4.7in, 6in, 9.2in et 60 pdr) et à l’artillerie de campagne (canons de 18 pdr) de balayer le secteur de Villers-Bretonneux pour dégager le terrain au mieux. Mais les ANZACS ne pourront nullement compter sur une préparation d’artillerie et à tir de barrage d’appui. Tout va donc reposer sur l’expérience et le savoir-faire technique et tactique des fantassins.

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Sir John Monash, commandant de l’Australian Corps

– Le 25 avril donc, l’attaque alliée démarre pendant la nuit. Du côté français, appuyés par les barrages de leur artillerie et des pièces lourdes du XXXIe CA, la 131e Division de Chauvet et la Division Marocaine attaquent Hangard-en-Santerre et la Cote 99. Les combats sont particulièrement durs pour dégager les positions allemandes. Face aux tirs de mitrailleuses et sous les barrages d’artillerie, Poilus, Zouaves, Légionnaires et Tirailleurs doivent progresser en groupes, soutenus par le feu des Chauchat, des Hotchkiss et des canons légers Puteaux. Et les pertes sont lourdes (5). Toutefois, les Allemands sont fatigués et la motivation des soldats français permet d’atteindre Hangard qui est dégagée le lendemain par une action commune des deux divisions françaises. Le 26 avril, la Division Marocaine prend d’assaut le lieu-dit « Le Monument ». Les soldats français prennent Thennes qui fait l’objet d’une violente contre-attaque allemande. Mais celle-ci est repoussée.

– Plus au nord, la contre-attaque australienne est un succès, marquée par de lourdes et des violents engagements avec les éléments des divisions allemandes. Dès la matinée, l’artillerie anglo-australienne ouvre le feu autour et sur Villers-Bretonneux. Puis l’artillerie de campagne déclenche son tir de barrage chronométré derrière lequel progresse l’infanterie. Les actes de courage individuel confirment la ténacité des « Aussies ». Bloqué un temps devant le Bois d’Auquenne par un feu nourri de mitrailleuses allemandes, le 51st Australian Battalion doit son dégagement à l’action du Lt. Clifford Sadlier et du Sergent Charlie Stokes. Profitant de l’obscurité et bondissant de trous d’obus en trous d’obus, Sadlier, Stokes et leurs hommes attaquent follement les mitrailleurs allemands à la grenade. Résultat, malgré la mort de Sadlier***, cette action permet de dégager le bois et au 51st Australian Bat. de reprendre son avance. Le dégagement du Bois d’Auquenne permet alors à la 13th Brigade de progresser durant la matinée et d’atteindre Villers-Bretonneux (6). La 15th fait de même par le nord. On se bat encore pour dégager la ville mais l’après-midi, les derniers défenseurs allemands se sont retirés.  Les soldats australiens sont accueillis par les civils français avec qui ils partagent leurs rations.

– Malgré une contre-attaque allemande qui aura lieu courant juillet, la ville est définitivement aux mains des alliés et servira de base pour la grande offensive qui marquera le « jour de deuil de l’Armée allemande ». Mais pour les Alliés, les pertes ont été lourdes. Plus de 9 500 Britanniques, 3 470 Français et 2 473 Australiens ont été tués, blessés ou portés disparus, soit plus de 15 570 soldats. Les Allemands ont perdu 10 400 hommes mais qui sont difficilement remplaçables comparé à leurs ennemis.

– Occultant quelque peu l’action des soldats français, le combat victorieux des Australiens fait l’objet d’éloges. Henry Rawlinson loue la ténacité des soldats de Monash auxquels il attribue le sauvetage d’Amiens. De son côté, Foch parle de leur « incroyable vaillance ». Mis à part les louanges, la Seconde bataille de Villers-Bretonneux a révélé plusieurs points. D’une part, les Allemands sont au bout du rouleau et ne pourront bientôt plus rien de tenter de sérieux sur le Front de Picardie, d’autant que d’importantes forces sont engagées dans les Flandres. D’autre part, l’engagement des lourds A7V n’a rien changé à l’issue de la bataille, d’autant que la conduite de Mitchell et l’arrivée des Whippet a démontré que les Britanniques ont acquis un savoir-faire supérieur en matière d’emploi des chars. Néanmoins, en dépit de la conduite au feu des Battalions australiens et des Poilus, qui ont su faire preuve d’esprit d’initiative (parfois dans des secteurs non repérés), force est de constater que des contre-offensives lancées hâtivement –  sans l’emploi sérieux d’une l’artillerie qui ne dispose pas de plans de feu soigneusement dressés – ne permettent pas aux divisions engagées d’obtenir de bons résultats avec des pertes limitées. Foch a encore fait preuve de précipitation. Mais il prouvera de meilleures qualités par la suite sur ce même front.

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Lieutenant Clifford Sadlier VC

* Parmi les Légionnaires, un volontaire des Brigades russes récemment dissoutes nommé Rodion Malinovski, futur grande figure de l’Armée Rouge et Maréchal de Staline.** John Monash y commanda notamment une brigade
*** Il recevra la Victoria Cross à titre posthume pour son action. Stokes recevra la Distinguished Conduct Medal.

 


(1) LAPARRA Gén. J-C. : « 1918. L’année décisive », tome 1 « Les ultimes offensives allemandes », SOTECA, Paris, 2018
(2) « Second Battle of Villers-Bretonneux », in http://anzacportal.dva.gov.au
(3) Ibid.
(4) LLOYD N. : « Passchendaele », Penguin Books, Londres, 1917
(5) « Les offensives allemandes en 1918 : la Bataille de l’Empereur » in http://chtimiste.com
(6) « Second Battle of Villers-Bretonneux », in http://anzacportal.dva.gov.au

 

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