La bataille de la Somme : relancer l’offensive

– Fin 1915, alors qu’Erich von Falkenhayn prépare son offensive contre le saillant de Verdun, les franco-britanniques réfléchissent à l’idée de relancer une grande offensive sur le Front de l’Ouest. L’objectif de Joseph Joffre est d’enfin débloquer l’impasse stratégique dans laquelle les Armées de l’Entente se sont enlisées face à une armée allemande solidement établie en position défensive entre la Mer du Nord et la frontière suisse. En outre, l’expérience sanglante de Gallipoli et la stagnation du front alpin dans le nord de l’Italie conduisent les états-majors français et britanniques à envisager une nouvelle offensive de grande envergure en France, considérée comme le principal champ de bataille, notamment par plusieurs hauts responsables à Londres. C’est ainsi qu’au début de l’année 1916, Joffre et les Anglais conviennent de lancer une nouvelle attaque

– Mais les objectifs de cette offensive – initialement française avec le concours britannique – vont être bouleversés par le déclenchement de l’offensive de Verdun ; outre sa gestation qui n’effectue pas sans désaccords entre les deux alliés.

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De gauche à droite : Joffre, Poincaré, George V, Foch et Haig

– DÉCISION ET COORDINATION FRANCO-BRITANNIQUE

– Si la volonté politique de lancer une offensive « à deux » s’ancre bien dans les têtes françaises et britanniques, il faut définir un objectif et poser (les lignes) de la coordination Londres-Paris ; celle-ci émergeant de ses balbutiements après les offensives de 1915. Durant l’année 1915, Joffre et French avaient coordonné leurs efforts – sans grands succès notables – en lançant conjointement des offensives françaises et britanniques (Crête d’Aubert, Festubert et Loos). Mais comme l’explique W. Philpott, durant cette  même période, on n’observe pas de réelle coordination entre le GQG de Chantilly et l’Imperial Staff (l’État-major impérial). Les conférences interalliées faisaient l’objet de réunions irrégulières. Durant l’opération de Gallipoli, les deux états-majors avaient agi de façon plus ou moins séparer, laissant à Ian Hamilton le soin gérer – hasardeusement – la coopération entre l’ANZAC, les Britanniques et le CEO français. Cependant, la leçon a été retenue. Ainsi, le 17 novembre 1915, en raison de la tenue irrégulière de Conférences interalliées, le Président du Conseil Aristide Briand et son homologue britannique Sir Herbert Asquith se rencontrent à Paris et conviennent de mettre en place un comité permanent afin de coordonner les actions entre Français et Britanniques. D’autant que les seconds accroissent considérablement leur potentiel militaire, avec l’appel de Lord Kitchener aux volontaires et le programme industriel militaire de Lloyd-George.

– A la suite de l’entretien Briand-Asquith, Joffre fait rédiger et diffuser un mémorandum intitulé « Le Plan d’Action proposé par la France et la Coalition ». Dans ce document, le Général en Chef français propose de lancer durant l’année 1916 une série d’offensives simultanées sur une large échelle avec le maximum de forces, soit en faisant coopérer sur l’échelle du continent la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Russie. Toutefois, le mémorandum stipule qu’il faut attendre le moment favorable pour une telle combinaison d’opération. Dans son document, Joffre insiste également sur la nécessité d’évacuer Gallipoli, de renforcer les défenses de Salonique et d’Égypte, de faire occuper l’Albanie par les Italiens et de maintenir la Roumanie hors du contrôle des puissances centrales. Ces propositions sont approuvées lors de la première Conférence interalliée de Chantilly des 6-8 décembre 1915. Outre les Français et les Britanniques, sont également présents les Russes, les Italiens et les Serbes.

– Le 16 décembre 1915, le Lieut-General Sir Archibald Murray Chef de l’État-major Impérial (CIGS), présente à l’observation du Cabinet War Committee un document intitulé « A paper by the General Staff on the Future Conduct of the War ». Mais le 28 décembre, Sir William Robertson remplace Murray et Douglas Haig prend la tête du BEF en remplacement de John French. Fantassin de formation, Robertson ne fait pas partie de la coterie des fils de bonne famille qui a la mainmise sur le corps des officiers britanniques. Ce fils d’un tailleur du Lincolnshire a été valet et mineur avant de s’engager comme simple fantassins. Très sportif et assidu, cet autodidacte disciple de Clausewitz, Jomini et Hamley a gravi les échelons de l’Armée de Victoria en servant aux Indes et durant la Guerre des Boers. Robertson a l’expérience du feu mais aussi celle des postes d’états-majors. A l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne, il est Quartermaster, puis chef d’état-major du BEF. Mais ses rapports avec French sont particulièrement mauvais de fin 1914 à fin 1915. C’est par ses manœuvres auprès de Kitchener et du Roi George V qu’il parvient à accéder au poste de CIGS et de faire évincer French au profit de Haig qu’il soutient.
Pour les Français, l’accueil de cette nouvelle est empreinte d’une certaine déception. En effet, Robertson est bien moins disposé à l’égard des français que ne l’était Henry Wilson. Pour exemple, il se montre défavorable au maintient du front de Salonique au profit du Front d’Europe de l’Ouest et dans une moindre mesure, de la Mésopotamie. Il est même prêt à proposer une paix séparée à la Turquie mais cette idée ne trouve pas d’écho favorable au sein du Cabinet d’Asquith.

– Mais ce qui est moins connu du point de vue français, c’est le débat acharné concernant la poursuite de la Guerre à Londres. Certains comme Asquith, Edward Grey, Lord Balfour et McKenna (le Chancelier de l’Échiquier) seraient favorables à la médiation proposée par le Président américain Wilson. Or, Kitchener, Maurice Hankey le Secrétaire de la Défense Impériale et Robertson se montrent beaucoup plus bellicistes. Résultat, ils sont écartés des négociations. Mais Kitchener et Robertson mettent leur menace de démission dans la balance, ce qui fait capoter le projet de médiation. Par conséquent, les relations entre le CIGS et les responsables politiques civils seront toujours tendus. William Robertson s’emploiera sans cesse à ne pas divulguer trop d’informations au Cabinet. Lui-même et son état-major filtrant les demandes de Haig et des commandants d’armées du BEF.

– Toutefois, Robertson reçoit quelques appuis du War Commitee qui estiment que le théâtre principal d’opérations se situe en France et en Flandres. Par conséquent, l’effort principal sera consacré à de grandes offensives pour le printemps 1916, en étroite coopération avec les Alliés et avec le plus grand nombre de forces possible. En revanche, contrairement au cavalier Haig, Robertson prône une meilleure utilisation de l’artillerie et la fixation d’objectifs réalistes et plus localisées aux fantassins.

– Chez les Français, les opinions ne convergent pas toutes non plus dans le sens de la grande offensive voulue par Joffre. Si le Général en chef s’y montre toujours résolument partisan après les sanglants « grignotages » de 1915, Ferdinand Foch alors commandant du Groupe d’Armées Nord (GAN) est plus tempéré sur la méthode et moins porté sur l’élan mystique qu’en 1914, rompant ainsi avec son image de « Capitaine Fracasse » (1). Mais Foch ne se fait pas d’illusion. Le 20 octobre 1915, après les échecs d’Artois et de Champagne, il note : « Quand le printemps reviendra, que nous voudrons reprendre de l’action, les troupes seront en bonnes conditions. C’est certain. Mais le commandement qui n’aura pas fait son examen de conscience, qui sera exercé sur une direction étroite… sera insuffisant. Les moyens matériels indispensables à l’offensive actuelle seront insuffisants. Nous serons aussi pauvres d’esprit de et de moyens, et aussi impuissants qu’aujourd’hui. » (2) Changement notable néanmoins dans le raisonnement de Joffre : il ne faut plus attaquer en plusieurs points du front de l’Ouest mais percer en un seul bond en assénant un coup puissant à l’ennemi. Il fixe donc le sud de la Somme comme objectif. La raison est toute simple : c’est un secteur resté très relativement calme depuis l’enterrement des armées en 1914. Haig émet juste la demande que l’offensive ne soit lancée qu’aux alentours du 20 avril afin de permettre aux nouvelles divisions de la New Kitchener’s Army d’être prêtes.
Le 1er février, Douglas Haig dit se trouver d’accord. Foch, pour sa part, rechigne et préfère la Crête de Vimy (là où il avait déjà voulu percer l’année précédente). Le 11 février, Foch fait part de son désaccord à Alexandre Millerand, venu à Chantilly. Mais ce dernier qui n’a plus de portefeuille ministériel ne peut faire grand-chose (3). Dans les premiers mois de l’année 1916, les désaccords entre Joffre et Foch s’accroissent. Le Général en chef a fait du Grand Condé une véritable forteresse dans laquelle gravitent les « Jeunes Turcs » du GQG. Et deux proches de Joffre, Maurice Pellé et Maurice Janin gardent la haute main sur la direction des opérations. Mais Pellé reste favorable au maintien de Foch dans son commandement. Et les deux généraux commencent à faire l’objet de menées parlementaires hostiles.

 

NPG x84583; Sir William Robert Robertson, 1st Bt by Bassano

William Robertson


– AU DÉPART, UNE OFFENSIVE PRINCIPALEMENT FRANÇAISE

 

– Le 29 décembre 1915, se tient une nouvelle réunion interalliée à Chantilly, en présence de Raymond Poincaré, d’Aristide Briand, du Général Joseph Gallieni (alors Ministre de la Guerre), des Généraux Dubail, Langle de Cary et Foch. Joffre presse alors Haig de relever la Xe Armée française de Joseph Micheler et de participer à l’étude d’une offensive sur un front de plus de 95 km de long, sur les deux rives de la Somme. Il explique avoir ordonné à Joffre de préparer une offensive à partir d’une ligne Somme – Lassigny (à mi-chemin entre Roye et Compiègne). Joffre dit alors à Haig : « l’offensive française serait appuyée par une offensive simultanée des forces britanniques entre la Somme et Arras ». La raison de choix repose sur le fait que cette partie du front est restée relativement calme, de part et d’autres. Haig donne alors son accord pour que le BEF relève la Xe Armée dans la région de Lens. Mais avant, il put demander une réévaluation de la proposition d’offensive de Joffre. Celui-ci lui parle alors d’un nouveau plan. Quant à la VIe Armée du Général Emile Fayolle, elle doit relever les unités du BEF entre la Somme et Maricourt, tandis que les troupes de Haig relèveront la Xe Armée de Joseph Micheler dans la région d’Arras. 
Sauf que si le général français se montre enthousiaste, les responsables britanniques le sont moins. Ainsi, le 13 janvier 1916, le War Committee publie une note dans laquelle il émet un doute quant au lancement d’une prochaine offensive. Mais pour l’heure, Haig a encore le soutien de Robertson. Pour l’heure, le général écossais reçoit quelques conseils de la part des Français pour son offensive, ordonne à Edmund Allenby commandant de la nouvelle IIIrd Army  (et futur vainqueur des Turcs) de préparer plusieurs plans de bataille. Allenby prévoyait d’attaquer sur 16 km de front. Lui et Haig font évaluer le nombre de divisions nécessaire à cette offensive. Les généraux britanniques tablent alors sur 20 divisions, soit un peu moins de 200 000 hommes, sans compter les unités de corps et de réserve. Haig demande alors à Herbert Plumer, commandant de la IInd Army, de dresser un autre plan d’offensive contre la crête de Messines-Wytschete, Lille et la Forêt de Houthulst dans les Flandres. Le 9 janvier 1916, Haig réunit la premier Conférence des chefs d’Armées (« Army Commanders Conference »), chose nouvelle dans l’Armée britannique. Haig instaure alors ce nouveau type de réunion qui se tient désormais chaque semaine.

– Le 14 février, Britanniques et Français se réunissent à Chantilly. Joffre voit encore grand puisqu’il préconise une attaque sur un front de 70 km. Les Français attaqueraient de part et d’autre de la Somme entre Lassigny et Maricourt, tandis que les Britanniques les épauleraient par une attaque entre Maricourt et Gonnecourt. Mais il abandonne l’idée de confier aux Britanniques des attaques préparatoires avant l’offensive majeure. On décide alors d’une puissante offensive conjointe des deux côtés de la Somme pour fin juin-début juillet, avec une attaque britannique plus localisée entre La Bassée et Ypres. La VIe Armée française du Général Emile Fayolle doit placer un corps derrière la rive nord de la Somme, pendant que le gros de ses effectifs attaquera derrière la rive sud.
– CONSÉQUENCE DE VERDUN SUR LE PLAN ALLIE : LA MONTEE EN IMPORTANCE DES BRITANNIQUES

– Mais le 21 février 1916, Erich von Falkenhayn déclenche l’offensive contre Verdun. Dans les jours qui suivent, Joffre – pressé par Castelnau, Pétain et le Gouvernement – doit consacrer d’importants renforts humains et matériels et front de Verdun. Par conséquent, les forces allouées  au Groupe d’Armées Nord (GAN) de Foch se retrouvent vite réduites en plusieurs semaines pour alimenter le Front de Verdun. Édouard de Castelnau, envoyé à Verdun le 23 février pour se rendre compte de la situation presse Joffre d’y envoyer des renforts. Préoccupé par ses préparatifs d’offensive, le Général en Chef – qui croit à une attaque localisée de diversion – consent à y expédier la IIe Armée de Pétain en renfort. Sauf que Pétain, soutenu  par Castelnau et Gallieni demande renforts et davantage de moyens, ce que Joffre finit par lui accorder, au détriment du GAN.

– Ajoutons à cela les manœuvres d’alcôve au sein des Ministères. En effet, le 16 mars 1916, Gallieni démissionne. Et Briand de persifler : « C’est une vessie que nous avons prise pour une lanterne. » Joffre réussit habilement à imposer à Briand le Général Pierre-Auguste Roques, son ancien camarade de Polytechnique, issu du génie comme lui. Ainsi le commandant en chef qui devait être évincé réussit-il à triompher du Parlement en choisissant son supérieur. Et ce, à la grande rage de Castelnau qui déclare : « c’est le compatriote et la créature de Joffre auquel il doit sa carrière (4). » Mais Foch salue cette nomination, bien qu’il devrai déchanter comme nous le verront par la suite.

– Pour l’heure, Foch prépare activement l’offensive sur la Somme que lui a ordonné Joffre. Pensant que les combats de Verdun ne vont pas s’éterniser, il envisage toujours de faire attaquer la VIe Armée sur les deux rives de la Somme. Cette idée irrite Emile Fayolle qui, en sourdine, finit par surnommer son supérieur « le Maréchal Vorwärts » par référence à Blücher (5). Ainsi, le 16 mars, Foch remet à Joffre un plan d’offensive préconisant des attaques répétées bien soutenues par l’Artillerie. Mais son enthousiasme retombe quand Joffre lui apprend que le GAN n’attaquera plus qu’avec 30 divisions au lieu de 39, soutenues par 660 canons au lieu des 1 300 prévus. Mais le 20 mai, les effectifs alloués au GAN décroissent à hauteur de 26 divisions seulement et 540 pièces d’artillerie dont 1/5e seulement des nouveaux bons canons Schneider de 155 mm à tir plongeant.  Le reste étant envoyé renforcer le secteur de Verdun. En plus, Pétain émet des doutes quant au succès d’une offensive dans la Somme, comme il le fait savoir à Foch dans une lettre datée du 8 mai. Pire encore pour Foch, il est bientôt victime d’une cabale parlementaire visant à le décrédibiliser en insinuant qu’il est défavorable à une nouvelle offensive. Mais pour une fois, Castelnau soutient Foch car il estime que pour soulager Verdun, il faut lancer une puissante attaque sur un autre point de front. Roques lui souligne cela dans une réplique un brin sibylline durant la conférence de Saleux le 31 mai, qui se tient dans une atmosphère assez électrique, selon Jean-Christophe Notin. Y sont également présents, Poincaré, Briand, Castelnau, Pétain et Haig. Reste à déterminer de quel genre d’offensive il s’agit. Sur ce point, les participants ont du mal à s’entendre. Briand fait remarquer que des officiers de son entourage, députés, se montrent hostiles au principe même. Foch est d’abord partisan d’un report à 1917 afin de réunir les meilleures conditions pour les Alliés. Mais il est pressé par Roques de lancer l’offensive pour 1916, ordre auquel il doit se plier. Joffre milite pour la participation française à l’offensive mais Foch estime que ses moyens humains et matériels sont insuffisants. Pour une fois, Pétain se range du côté de Foch.  Finalement, on se met d’accord sur une action «  prolongée et persévérante » (6).

– Étant donné que les Français ne pourront lancer qu’une série d’offensives plus localisées, Londres et Paris s’accordent pour confier au BEF de Haig le rôle prépondérant, d’autant qu’en avril-mai 1916, 1,4 millions de soldats britanniques, toutes armes confondues, sont présents en France, ce qui marque un accroissement notable du potentiel militaire de l’Armée de Sa Majesté. Et ce, grâce à la levée de la New Kitchener’s Army. Cette montée en puissance des Britanniques par rapport aux Français cause un accroissement de susceptibilité politique chez les premiers. Ainsi, le Cabinet d’Asquith espère pouvoir peser davantage sur les négociations face à l’Allemagne au cas où l’issue de la Somme se révélerait heureuse pour l’Entente (8). Ainsi, Robertson explique-t-il à Haig qu’ « il faut prendre la direction dans tous les domaines où nous le pourrons et en tout cas, refuser de nous laisser conduire à des actions que nous n’approuverons pas ». De son côté, Foch  pense qu’il faut « se méfier que l’Angleterre n’attaque que sur un but limité, très limité, au fond ne se ménage encore sous une autre forme pour suivre une guerre simplement politique. (9) »
Durant la conférence de Saleux, Douglas Haig explique aux Français que son Gouvernement a autorisé le lancement d’une offensive de grande ampleur. Finalement, il est convenu que la nouvelle IVth Army de Henry Rawlinson attaquera entre Arras et la Somme, avec le soutien de la VIe Armée française au sud du fleuve. Foch se trouve au moins heureux de coopérer avec Rawlinson ; « un ami de la France. »  Joffre et Haig se rencontrent une nouvelle fois le 26 mai à Chantilly. L’Ecossais évoque la date du 15 août qu’il estime être la plus favorable à l’Armée britannique, qu’il n’estime pas encore prête. Joffre s’étrangle et met en avant la crainte de voir l’Armée française considérablement affaiblie à cette date].
Le 31 mai, Raymond Poincarré, Haig, Joffre, Edouard de Castelnau et Aristide Briand se rencontrent de nouveau à Saleux. On débat d’une date et l’on arrive aux alentours du 1er juillet, ce qui indique qu’aucun des deux pays alliés n’est sûr de la date finale d’offensive.

Le 16 juin, Foch et Fayolle se rencontrent pour discuter de leurs plans d’offensive.

Mais pour les Français, le temps presse encore. En effet, le 7 juin, Vaux est tombé. Falkenhayn apprend aussi le transfert en Picardie du XXe Corps d’Armée du Général de Bazelaire que les Allemands redoutent. Du coup, le Chef d’état-major général allemand lance une puissante attaque visant à déboucher de Souville. Mais les Britanniques et les Français ont au moins de quoi se réjouir. En effet, le 4 juin, le Général russe Aleksei Broussilov a déclenché une puissante offensive en Galicie (ouest de l’Ukraine) durant laquelle il lamine trois armées austro-hongroises, ramassant 200 000 prisonniers. Du coup, pour venir en aide à Vienne, Falkenhayn doit mettre sur rail pour le Front de l’Est un Corps d’Armée de 4 divisions, d’abord destiné à Verdun.

 

 

[Suite]

 

 


(1) : le mot est de Fayolle
(2) : NOTIN Jean-Christophe : Foch, Perrin
(3) : Ministre de la Guerre dans le Gouvernement Viviani, remplacé par Gallieni fin 1915
(4) : Castelnau, Fayolle et Edmond Buat s’accordent au moins sur ce point dans leurs témoignages.
(5) NOTIN J-Ch., Op.Cit.
(6) Ibid.
(7) : BOUTET Marjolaine et NIVET Philippe : La bataille de la Somme. L’hécatombe oubliée, Tallandier
(8) NOTIN J-Ch., Op.Cit.

 

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